Les mesures de Mayotte 2025 ont été reprises dans la loi EROM, qui a prévu la mise en place de contrats de convergence, car tout le monde convenait du retard de développement des outre-mer. S'agissant de Mayotte, ce contrat a été signé en décembre dernier, et il est en cours de mise en place. Avant cette signature, pour répondre à l'urgence sociale, le Gouvernement a mis en place le fameux plan d'urgence de 1,3 milliard d'euros. Que contient-il ? Six chapitres, qui portent notamment sur la sécurité, le logement, l'école et la santé – faute de temps, je n'entrerai pas dans le détail. Le Gouvernement propose maintenant l'application du contrat de convergence 2019-2022, dont on a enfin appris que son montant serait de 1,6 milliard d'euros. En vérité, il porte sur les mêmes sujets, car Mme la ministre a dit à plusieurs reprises que le contenu du plan d'urgence pour Mayotte représentait les engagements du Gouvernement pour la législature. Le contrat de convergence recycle donc les mêmes sujets, notamment l'école, la santé ou l'accès au centre de Mamoudzou.
Ma proposition, qui est celle des Mahorais, part d'un constat simple : pendant quarante-trois ans, des choses ont été faites à Mayotte, mais le Gouvernement a toujours décidé de ce qui était bon pour les Mahorais. Or un constat d'échec collectif s'impose – car nous aussi, nous avons été aux responsabilités ! Les Mahorais m'ont chargé de vous dire ce qui leur semblait être leurs priorités : la piste de décollage longue, le troisième quai de débarquement portuaire, l'université, l'environnement. Or, en tout état de cause, ces questions ne trouvent pas de réponses dans le plan du Gouvernement, notamment dans le contrat de convergence, qu'on nous sort un peu du chapeau.
La vérité est ailleurs. On nous demande de rejeter ces propositions parce que des actions sont en cours et qu'il y a un calendrier dont on ne parle pas aujourd'hui : celui du toilettage institutionnel visant à nous faire sortir du champ de l'article 73 de la Constitution. Je veux vous dire tout de suite que les Mahorais ne se laisseront pas faire, parce qu'ils sont très attachés à la départementalisation ; il serait bon de garder cela à l'esprit.
Madame Chapelier, j'ai entendu vos propos sur les routes. Quand vous êtes à Mayotte, à Bouéni ou à Mtsamboro, et que vous voulez conduire votre enfant à l'école, il faut, pour faire ne serait-ce que 10 kilomètres, se lever à 4 heures du matin pour espérer arriver à 8 heures ! Si vous voulez que nous allions à l'école ou au travail en âne, nous pouvons en acheter pour éviter d'utiliser la voiture ! Je crois que nous pouvons conjuguer environnement – nous y sommes très attachés – et développement.
Enfin, madame la ministre, vous avez dit tout à l'heure que j'étais venu alerter la représentation nationale, mais je ne suis pas un lanceur d'alerte.