Vous avez raison de vouloir éclairer l'ensemble des parlementaires. Vous évoquez les compétences des différents acteurs et votre proposition de loi traite de deux projets forts, qui représentent des investissements importants : la piste longue de l'aéroport et le troisième quai de débarquement.
S'agissant des ports, je rappelle qu'ils relèvent de la compétence départementale et qu'un travail est mené avec le département. Celui-ci a fixé des priorités, dont la première consiste à remettre à niveau les infrastructures existantes, pour un montant fixé à 24 millions d'euros par le contrat conclu avec le département. Comme de nombreux élus et professionnels du territoire, le département insiste sur le fait que ce troisième quai n'est absolument pas indispensable, en tout cas dans les trois, quatre ou cinq premières années du contrat. En revanche, cette réflexion pourra être menée dans le cadre du plan de dix ans qui nous conduit jusqu'en 2030.
Nous ne soutenons donc pas des positions contraires, mais nous disons que, dans le contrat actuellement signé avec le département, l'action prioritaire porte sur la remise à niveau et la sécurité des quais existants, car c'est l'urgence, et que, dans un deuxième temps, pourra éventuellement intervenir l'installation d'un troisième quai, projet que Mayotte décidera ou non de porter.
Pour ce qui concerne la piste longue, l'amélioration de la desserte aérienne de Mayotte est une priorité du Gouvernement, qui figurait dans le plan d'urgence et pour laquelle 13,5 millions d'euros ont été engagés. J'ai dit voilà quelques mois à Mayotte que nous réaliserions des aménagements de sécurité sur la piste de l'aéroport. C'est fait. J'ai dit également que l'État lancerait une mission pour l'amélioration de la desserte aérienne. C'est également fait, et nous attendons le rapport. L'État s'engage à poursuivre l'étude du développement de l'aéroport de Mayotte.
Ce projet de piste longue se heurte toutefois aux informations nouvelles dont nous disposons, car il se situe sur la partie de Mayotte qui se trouve au niveau de la mer et, comme vous le savez, on a constaté l'apparition d'un volcan sous-marin qui atteint aujourd'hui 800 mètres et qui a des répercussions sous forme de séismes qui touchent Mayotte, avec des risques d'immersion, voire de tsunami, au sujet desquels nous attendons des études et des compléments d'information. Comme je l'ai indiqué tout à l'heure, des recherches scientifiques sont en cours et devraient nous permettre de disposer d'une cartographie des zones immergées. C'est malheureusement aussi cette partie de Mayotte qui s'enfonce de 10 centimètres par an. Je suis persuadée que, pour ce qui concerne ce projet de piste longue, ou plutôt rallongée – puisqu'on parle aujourd'hui de piste « convergente » – , vous partagez avec moi l'idée qu'il nous faut travailler d'urgence sur les informations supplémentaires dont nous disposons.