Intervention de Thierry Michels

Séance en hémicycle du lundi 24 juin 2019 à 21h30
Collectivité européenne d'alsace — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Michels :

L'un des enjeux de ce projet de loi est de permettre à l'Alsace de valoriser l'atout que représente sa situation au coeur de la région rhénane et de jeter des ponts sur le Rhin pour aller vers nos voisins et amis allemands. La question linguistique est donc cruciale, d'autant que le statut de capitale européenne conféré à Strasbourg, où siègent le Parlement européen et le Conseil de l'Europe, donne à l'Alsace un devoir d'exemplarité en matière d'ouverture sur l'Europe.

Cette ouverture doit commencer par une meilleure mobilité professionnelle, qui ne manquera pas d'offrir des opportunités aux Alsaciens. Permettez-moi de citer quelques chiffres. Dans l'arrondissement allemand de l'Ortenau, voisin de l'Alsace, le taux de chômage est de 3 % tandis qu'il s'élève à 11 % à Strasbourg, ce qui est presque quatre fois plus élevé. Les agences pour l'emploi outre-Rhin affichent 24 000 offres de formation de plus que le nombre total de jeunes inscrits. La future Collectivité européenne d'Alsace se doit donc d'accompagner ses habitants pour leur permettre de faire valoir leurs compétences outre-Rhin dans les meilleures conditions.

Pour ce faire, il faut renforcer la connaissance de la langue allemande et tendre vers un bilinguisme des citoyens alsaciens. Les parcours bilingues mis en place par l'académie de Strasbourg sont très demandés par les parents d'élèves, et les écoles doivent malheureusement refuser des enfants. C'est un grand gâchis car l'allemand est la langue la plus parlée en Europe, par 16 % de la population européenne ; c'est également la langue officielle de quatre pays de l'Union européenne – l'Allemagne, bien entendu, mais aussi l'Autriche, la Belgique et le Luxembourg.

Pour avancer, la future Collectivité européenne d'Alsace pourra s'inspirer de l'exemple de la Sarre voisine, qui a lancé, en 2014, une « stratégie France » afin de faire du français sa deuxième langue véhiculaire. La Collectivité européenne d'Alsace aura les instruments d'une ambition similaire ; elle devra réaliser sur le long terme un investissement de nature à doter les jeunes alsaciens de nouveaux atouts professionnels en France, en Allemagne, partout en Europe et dans le monde.

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