L'article 1er aborde deux points qui, s'ils sont stratégiques pour de nombreux territoires, le sont particulièrement en Alsace. Le premier est le transfrontalier. Cette thématique, sur laquelle j'ai travaillé avec la ministre chargée des affaires européennes, structure l'activité économique et culturelle du territoire, et l'ensemble de sa vie. L'existence d'un schéma transfrontalier est un élément majeur de ce texte.
Le deuxième point stratégique est la langue. À cet égard, cher collègue Schellenberger, je ne souscris pas complètement à votre analyse du fait linguistique pour l'Alsace. En Alsace, parler allemand est effectivement un élément déterminant pour l'avenir professionnel, que cela permette d'aller travailler en Allemagne ou, comme vous l'avez dit, d'avoir des clients allemands lorsqu'on exporte vers l'Allemagne. Mais parler allemand, c'est surtout une ouverture sur ce qu'on appelle la langue du voisin.
À cet égard, je rappelle que le traité d'Aix-la-Chapelle, qui est en attente de ratification – j'espère que nous le ratifierons – , affirme très clairement que les collectivités territoriales ont un rôle dans la définition de la stratégie de l'enseignement de la langue du voisin. Malgré tout le respect que j'ai pour l'enseignement de toutes les langues régionales – par exemple du breton en Bretagne – , c'est un fait particulier et structurant que la langue régionale de l'Alsace, dans la forme de l'allemand standard ou dans la forme dialectale, corresponde aussi à la langue du voisin. C'est un élément absolument stratégique pour notre territoire.