Vous évoquez toujours des accords avec la région, madame la ministre, mais il n'y a eu aucun accord avec la région puisque celle-ci n'a strictement rien lâché en matière de compétences.
Ensuite, je vous rappelle que la taxe poids lourds a été votée ici en 2005 à l'initiative d'un député UMP et qu'elle ne concernait, à l'origine, que l'Alsace. Elle a été généralisée à l'ensemble du territoire national par le Grenelle de l'environnement et ce sont les socialistes, monsieur Potier, qui ont décidé de l'abandonner. Je ne suis pas sûr que nous serions là ce soir si cette taxe n'avait pas été abandonnée, puisque la possibilité d'instaurer une telle taxe est l'un des grands arguments en faveur de la création de la Collectivité européenne d'Alsace.
Demandons-nous par ailleurs si les problèmes de transport peuvent être traités à l'échelle d'une collectivité qui fait 400 kilomètres de large et compte cinq millions d'habitants. Ne peut-on pas les traiter localement ? Nous assistons aujourd'hui à une forme de recentralisation : l'administration régionale a repris le pouvoir exercé auparavant par l'État et le contrôle démocratique est relativement faible, nous pouvons tous en convenir ! Il ne s'agit pas pour moi de renvoyer tout le monde dos à dos mais de dire que beaucoup de questions doivent être réglées localement.
C'est pourquoi je suis tout à fait favorable à ces amendements. Nous regrettons tous la décision du gouvernement Hollande de supprimer la taxe poids lourds sous la pression des Bretons, qui savent mieux se faire entendre que les Alsaciens.