Je voudrais d'abord vous livrer une réflexion suscitée par nos débats de ce soir. François Hollande a réussi quelque chose d'extraordinaire : que des régions voisines qui adoraient se taquiner gentiment se chamaillent désormais franchement. Les grandes régions devaient unir ; en réalité, la nôtre divise, parce qu'elle rassemble des collectivités qui n'ont rien en commun sinon d'avoir chacune une identité très forte et éminemment respectable.
On nous a collés dans le Grand Est sans rien nous demander, alors que nous avons une frontière commune avec la Franche-Comté, bassin économique de première importance puisque c'est celui de Peugeot. En raison du découpage bizarre et incohérent de notre région, nous devons nous préoccuper de ce qui se passe aux confins des Ardennes et non de ce qui se passe juste à côté de chez nous.
Vous l'avez dit, madame la ministre, il s'agit d'un projet de loi relatif à l'Alsace. Bien sûr, nous le voterons, mais nous aurions aimé, je vous l'ai dit, que le Gouvernement se mette en marche pour aller bien plus loin. Cela dit, je sens dans les interventions de mes collègues lorrains une appétence pour la région lorraine. La Lorraine existe, vous avez envie de Lorraine, nous avons besoin d'une belle région lorraine, elle qui a tant de préoccupations et de difficultés à gérer sur son territoire. J'ai découvert ce soir qu'il y avait un désir de Lorraine et cela me réchauffe le coeur. D'ailleurs, 62 % des Lorrains se sentent mal dans le Grand Est.