L'héritage historique et culturel de l'Alsace constitue, depuis un demi-siècle, le socle de la politique linguistique dans l'académie de Strasbourg. J'étais la semaine dernière au collège Georges-Holderith de Lauterbourg. En 1972, M. Holderith, inspecteur général de l'éducation nationale, a mis en avant une méthode d'enseignement pour les enfants dialectophones. Cette méthode linguistique a fait autorité et, qui plus est, a donné d'excellents résultats. Puisqu'il ne fallait pas créer de rupture d'égalité, cet enseignement a dû être proposé à l'ensemble des enfants, y compris les non-dialectophones. Une vingtaine d'années plus tard, en 1994-1995, un contrat de plan État-région a permis de développer les écoles associatives ABCM Zweisprachigkeit. Encore dix ans après, l'éducation nationale a promu le bilinguisme, par le biais de contrats quadripartites entre l'État, les deux départements et la région. Aujourd'hui, près de 30 000 élèves suivent un cursus bilingue, qu'on appelle « paritaire » : douze heures en français, douze heures en allemand et en langue régionale.
Pour remplir les objectifs fixés et répondre aux demandes des familles, il fallait avoir des enseignants en nombre suffisant. Nous nous sommes alors rendu compte qu'il était difficile de trouver les effectifs prévus et surtout d'obtenir la qualité d'enseignement requise. Par conséquent, pour aller plus loin, il faudrait que la Collectivité européenne d'Alsace puisse recruter des intervenants bilingues, y compris par contrat.