Monsieur le Premier ministre, la canicule vient de s'abattre sur la France. L'Inde, elle, sort d'une canicule terriblement meurtrière qui a duré plus d'un mois. Le changement climatique ne relève pas d'une vue de l'esprit : c'est une réalité, subie avant tout par la population la plus fragile.
Les premières victimes sont les personnes issues des couches sociales les plus défavorisées, les individus les plus vulnérables : lors d'un pic de pollution, elles ont cinq fois plus de risques de mourir que les autres. Nous pensons aux personnes âgées, aux sans-abris et aux classes populaires qui n'ont pas la capacité financière de faire face à l'augmentation des coûts liés à l'énergie, aux assurances contre les risques et à l'habitat mal isolé.
Nous pensons aussi aux ouvriers du bâtiment, aux agents de voirie et à tant d'autres. Pour eux, c'est la pénibilité du travail qui augmente avec les températures. Pour nos paysans et ouvriers agricoles, s'ajoutent à la dégradation des conditions de travail les aléas climatiques qui entraînent pertes de récoltes et de revenus. Quant aux consommateurs, la raréfaction des ressources et le caractère plus aléatoire des conditions de production sont synonymes d'une augmentation des prix qui affectera encore et toujours les plus défavorisés.
Face à ce constat, face à l'urgence climatique, l'action gouvernementale ne peut se limiter à des slogans, à des postures médiatiques ou autres propositions saugrenues qui évacuent les vraies solutions.