Mais mon désir de Lorraine, que je partage avec Caroline Fiat et sans doute avec tous les autres Meurthe-et-Mosellans présents dans cet hémicycle, ainsi qu'avec Vincent Thiébaut, ne m'amène pas à rabaisser le Grand Est ni tous les efforts sincères et loyaux de deux qui cherchent à bâtir cette nouvelle région qui, contrairement à vos affirmations, chers collègues Les Républicains, fait sens à l'échelle européenne comme elle fait sens depuis la métropole parisienne et par rapport aux pays frontaliers. On n'a pas besoin pour aimer sa région d'identité de mépriser la construction du Grand Est.
Enfin, je voudrais vous dire, madame la ministre, que la ligne des Meurthe-et-Mosellans a toujours été de vous interroger sur votre méthode gouvernementale : entendez-vous reproduire cet exercice avec tous les autres territoires candidats, bloquer une semaine au Sénat, puis une semaine à l'Assemblée nationale, pour recommencer des négociations semblables à celle-ci ? Bien sûr que non. L'acte fondateur de notre délibération de cette semaine est-il la blessure de la construction des grandes régions ? Si c'est le cas, il y aura beaucoup de candidatures… Est-ce le fait d'avoir fusionné deux départements ou le fait qu'ils soient frontaliers ? Mais, en termes d'échanges humains, la Lorraine est trois fois plus frontalière que l'Alsace. Vous n'avez clarifié le fait générateur qu'en invoquant la volonté locale. Doit-on comprendre que vous laissez la porte ouverte à la possibilité de traiter pendant des semaines, ici d'un bout d'Occitanie, là d'un bout de Rhône-Alpes, ailleurs d'un bout de Normandie ? Vous n'avez pas expliqué la méthode gouvernementale. Comprenez que les territoires voisins profitent de l'occasion pour demander que les mêmes facultés leur soient accordées quand ils sont encore plus concernés par le transfrontalier que l'Alsace. C'est le manque de clarté sur la méthode et sur la finalité d'une loi de différenciation qui nous amène à défendre des amendements qui nous paraissent parfaitement fondés dans ce contexte.