Avec le traité d'Aix-la-Chapelle, la France et l'Allemagne ont posé les bases de l'unification de leur droit des affaires, dans le cadre européen. Le véto récent de la Commission européenne sur le projet de fusion entre Alstom et Siemens montre bien la nécessité de réviser le droit de la concurrence. Parmi les nombreuses réactions à ce véto, beaucoup ont dénoncé une certaine naïveté de Bruxelles, qui semble avoir sous-évalué la puissance des Chinois : dans Le Figaro, la semaine dernière, le ministre de l'économie a ainsi jugé que la Commission n'avait pas défendu les intérêts de l'Europe mais ceux de la Chine, une économie étatique qui profite allègrement de l'ouverture du marché européen, voire des subventions attribuées par l'Europe.
Autrement dit, au lieu de réviser le droit de la concurrence afin de l'adapter à l'évolution des échanges et de préserver les intérêts de nos entreprises, Bruxelles reste désespérément tournée vers la défense des intérêts des consommateurs. Pourtant, ces objectifs ne me semblent pas totalement incompatibles. Comment peut-on alors éviter que Bruxelles ne rejette demain un prochain projet de fusion dans un autre secteur ?