Intervention de Jacques Maire

Réunion du mardi 7 mai 2019 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Maire :

J'exprimerai d'abord une satisfaction collective : des débats approfondis, des résolutions votées ou en préparation, un ministre qui nous rend compte et qui nous consulte avant chaque Conseil… Après qu'il s'était rendu à l'invitation de notre commission, en 2014, Pascal Lamy a publié Quand la France s'éveillera. Le livre s'ouvre par un chapitre dans lequel l'ancien directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) exposait que la représentation française, ignare en matière de commerce international, était incapable d'exercer le moindre contrôle sur ce plan. Nous l'avons entendu il y a quelques semaines, soit cinq ans plus tard, et il a convenu que nous sommes passés de la nuit au jour : l'implication de l'ensemble des groupes politiques, leur compréhension de ces sujets n'ont plus rien à voir avec ce qu'elles étaient, et la qualité de leur travail, sur tous les bancs, s'est améliorée. J'en remercie la présidente de notre commission, mes collègues et le ministre.

Le groupe La République en Marche est solidaire de la position du Gouvernement. Le président de la République s'est donc opposé à l'ouverture de négociations commerciales entre l'Union européenne et les États-Unis, et nous saluons cette décision difficile, car il est très rare que la France sorte du concert des majorités. Cette position n'est pas marginale mais d'avant-garde, et sera probablement considérée comme la bonne le moment venu, d'autant que la crédibilité de ces négociations décroît. Comment négocier avec un interlocuteur qui menace l'Union européenne au sujet d'Airbus et qui ouvre un nouveau chapitre de sa guerre commerciale avec la Chine en pleines négociations sino-américaines ? Comment croire en la bonne foi de cette administration ? Il faut certes gagner du temps pour suspendre le bras de M. Trump, mais la probabilité que l'accord aille à son terme est très faible. La France est unie sur la position prise par le président de la République ; chacun s'accorde à penser que les relations commerciales entre l'Union européenne et États-Unis doivent être équilibrées.

Vous nous avez dit il y a quelques mois, monsieur le ministre, que l'Union européenne souhaitait, par l'entremise de M. Juncker, jouer un rôle dans les relations entre les États-Unis et la Chine. Mais l'un des principaux conseillers de M. Trump a déclaré que quiconque se mettrait en travers des relations commerciales bilatérales entre les États-Unis et la Chine se ferait écraser. On peut se demander s'il y a un véritable dialogue entre ces deux nations, s'il est de bonne foi et rationnel, et si nous n'aurions pas mieux à faire en nous contentant d'un peu moins de visibilité dans les rapports avec les États-Unis de M. Trump et d'un peu plus de travail avec nos autres partenaires.

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