Monsieur Ruffin, je ne vais pas rentrer dans la polémique. La ministre des armées s'est déjà exprimée devant cette commission sur ce sujet. Je voudrais simplement dire que lorsque l'on parle du Yémen, il faut parler de tout. Rappelons qu'en 2015, à l'occasion du Printemps arabe, ce pays s'est débarrassé de la dictature et a élu un président de la République, Abdrabbo Mansour Hadi. Celui-ci a été ensuite renversé par un coup d'État perpétré par les Houthis, soutenus par l'Iran qui leur a fourni des armes, notamment des missiles et des roquettes, puis il s'est réfugié en Arabie saoudite. Rappelons aussi qu'au Yémen, il y a des combattants d'Al-Qaïda. Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, je précise que les auteurs des attentats de 2015 ont été formés dans ce pays. Rappelons encore qu'il y a des groupes de Daech. Ces forces ont attaqué l'Arabie saoudite par des tirs de missile et de roquette, et pas n'importe où : au-delà de la frontière, à proximité de l'aéroport. L'Arabie saoudite a essayé de se défendre en rassemblant une coalition, ce qui peut paraître une réaction normale quand on la resitue dans son contexte.
Aujourd'hui, la situation est dramatique. Il faut que tout le monde arrête, ce que j'ai dit aux Iraniens. Nous soutenons la mission menée par l'envoyé spécial des Nations unies, M. Griffiths.
Nous avons des relations avec l'Arabie saoudite, chose que vous condamnez, monsieur Ruffin, et je respecte ce point de vue même si ce n'est pas le mien, mais, je vous le répète, il ne faut pas se contenter d'un seul aspect des choses.
Monsieur David, il y a à Oslo deux types de discussions. Les unes sont menées dans le cadre du groupe international de contact dont nous faisons partie. Il essaie de parler aux deux parties pour essayer d'organiser des élections libres et démocratiques au Venezuela contrôlées au niveau international et éviter toute intervention de la force. Les autres, plus discrètes mais cohérentes et complémentaires des premières, sont menées par des diplomates norvégiens.
La France a 3 000 ressortissants au Venezuela. Ils sont pour l'instant en sécurité. Nous restons informés grâce à notre réseau de veille.
S'agissant du Cameroun, je partage votre inquiétude. Dans les régions anglophones de ce pays, la situation continue de se dégrader. Les pertes humaines sont de plus en plus lourdes. Nous poursuivons nos efforts à Bruxelles et à New York pour convaincre le gouvernement camerounais de prendre des initiatives afin d'aller vers un règlement politique durable de la crise. Nous sommes très préoccupés par l'emprisonnement du juriste international Maurice Kamto, inculpé mi-février. Nous faisons régulièrement pression pour qu'il soit libéré. Le Président de la République a appelé le président Biya pour qu'une solution soit trouvée. L'évolution du pays reste préoccupante, d'autant que Boko Haram sévit dans certains territoires.
Monsieur Lecoq, vous le savez, je ne me prononce jamais sur des affaires judiciaires en cours.
S'agissant de vos autres questions, je peux vous dire que nous espérons que le prochain émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental poursuivra le travail entamé par Horst Köhler qui a permis qu'un dialogue s'instaure.
À propos de la question palestinienne, je crois avoir déjà répondu sur le fond. Nous gardons des relations avec l'Autorité palestinienne et sommes soucieux du fait qu'elle puisse continuer son action. Après que les États-Unis se sont retirés du financement de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), nous avons payé un complément afin que les dispositifs de formation puissent continuer de fonctionner.