Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du mardi 28 mai 2019 à 17h35
Commission des affaires étrangères

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

Monsieur Maire, concernant les otages, ma démarche ne varie pas. Je n'en fais pas écho. Sachez seulement que la France reste toujours mobilisée sur le cas de Sophie Pétronin. Il ne faut pas toujours croire ce que disent les journaux.

Lorsqu'une intervention n'a pas lieu tout de suite après une prise d'otages, les délais de détention peuvent être extrêmement longs dans cette zone. En tant que ministre de la défense, j'ai connu le cas d'otages libérés au bout de 1 500 jours. Tout cela réclame un travail méticuleux que nos services effectuent de façon méthodique et organisée.

La restitution des oeuvres au Bénin est une mission de longue haleine mais l'engagement du Président de la République sera tenu. La volonté politique est là. Des missions conjointes du ministère de la culture et du ministère des affaires étrangères se sont rendues au Bénin pour évaluer les conditions d'accueil et nous travaillons à élaborer un cadre juridique adéquat.

Quant au comité interparlementaire G5 Sahel, je salue cette initiative qui me paraît à tous égards être une bonne idée. Si l'AFD vous accompagne, tant mieux. En séance publique, je suis toujours obligé d'être un peu en retrait. Ici, je peux vous dire les choses autrement : il ne faudrait pas que les autorités politiques des États du Sahel s'installent dans le confort d'avoir la force Barkhane derrière elles. Il est nécessaire qu'il y ait une prise de conscience progressive du fait que la sécurité des Africains doit être assurée par les Africains eux-mêmes. C'est un problème de culture. Barkhane n'a pas vocation à rester éternellement dans cette zone.

Monsieur Fanget, je serai ravi de lire votre rapport commun et vous remercie pour le travail que vous avez accompli avec M. Lecoq. Nous sommes dans une période compliquée en matière de prolifération, en particulier avec l'Iran et la Corée du Nord. La situation est abordée de manière contradictoire par les autorités d'un certain pays : on ne peut pas à la fois aller voir celui qui continue à proliférer et condamner celui qui y a renoncé. Nous partageons votre combat pour le désarmement nucléaire et sommes favorables à une application du TICE. Il faut toutefois rester vigilant car nous arrivons à des échéances importantes. Le traité New Start arrivera en effet à expiration en 2021, or c'est le seul traité encore en vigueur, du fait du retrait de la Russie et des États-Unis du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). La prolifération est le risque le grave qui existe aujourd'hui dans le monde pour notre sécurité et notre survie.

Madame Lenne, je ne vais pas pouvoir reprendre l'ensemble de la problématique de l'aide au développement. Vous connaissez les engagements et les déclarations du Président de la République à ce sujet. Nous prévoyons un projet de loi pour fixer un cadre. À cet égard, le rapport de M. Berville constitue une référence. Nous sommes dans une logique totalement nouvelle qui nécessite beaucoup de détermination. La mienne sera au rendez-vous, ne vous inquiétez pas.

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