Cela nous permettra d'apporter des réponses dans le cadre des « 3 D » – diplomatie, défense, développement. Je pense que l'audition de M. Rioux vous a permis de faire part de votre exigence, que je comprends.
Le Burkina Faso est le pays qui me préoccupe le plus en ce moment. Dans une partie de son territoire, des milliers d'enfants ne peuvent plus se rendre l'école, compte tenu des risques d'attentats.
S'agissant des relations entre le Kosovo et la Serbie, nous avons un temps eu des espoirs. L'arrivée du président Vučić à Belgrade et du président Thaçi à Pristina laissait présager une évolution positive. Je me suis rendu à Belgrade et le Président de la République a examiné la possibilité de rencontres entre Kosovars et Serbes. La situation s'est tendue depuis. Le président kosovar est contesté. Il y a des populations serbes au Kosovo et kosovares en Serbie. Des échanges de territoires ont été envisagés mais ce processus a été bloqué par des prises de position radicales. Je pense en particulier à la décision du Kosovo de taxer à 100 % les productions serbes. Le Président de la République et la Chancelière allemande ont co-organisé un sommet à Berlin le 29 avril dernier et nous espérons qu'un nouveau sommet permettra de relancer le dialogue entre Belgrade et Pristina. Vous savez que je suis avec une attention particulière cette situation préoccupante qui appelle une vigilance constante.
Monsieur Fuchs, mon audition est publique et je ne peux que constater avec vous que la situation en Guinée Conakry est préoccupante. J'ai bien noté la démission du ministre de la justice, les bruits qui circulent au sujet d'une éventuelle réforme constitutionnelle destinée à modifier la durée du mandat du président de la République. Je travaille avec les pays voisins dans le cadre de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) afin de préserver l'esprit de la constitution et garantir que la prochaine élection présidentielle se déroule librement, paisiblement et de manière transparente.
Monsieur Hutin, je suis impressionné par votre détermination, qui ne m'étonne pas. Je veillerai à ce que les nouvelles conditions mises en place soient compensées par des exonérations et des bourses supplémentaires.
Madame Trisse, je crois que vous vous inquiétez peut-être outre mesure au sujet du gazoduc car il y a désormais un compromis entre les pays européens. Il a été long à mettre en place. Nous avons soutenu la révision de la directive « gaz » qui vise à appliquer les règles européennes aux gazoducs offshore afin que ces projets soient encadrés au niveau européen. Les initiatives communes que nous avons eues avec les Allemands ont permis de clarifier le cadre juridique. Nous sommes sur la voie d'un accord qui permettra d'éviter des complications et des tensions franco-allemandes.
Madame Sylla, je crois avoir dit dans mon propos introductif que la stigmatisation dont les Peuls étaient victimes nous préoccupait beaucoup, d'autant qu'elle touche plusieurs pays, dont le Nigéria. Quelques Peuls ont rejoint les djihadistes et certains en ont profité pour ostraciser une population tout entière. Il appartient aux États concernés d'agir. Les responsables politiques doivent faire en sorte de mener des politiques inclusives à l'égard de cette communauté pour laquelle nous avons la plus grande considération.
S'agissant du Soudan du Sud, nous appelons à ce que l'accord de paix entre toutes les parties prenantes puisse être mis en oeuvre. Lors d'un déplacement à Rome, j'ai évoqué cette question avec la communauté Sant'Egidio et le cardinal Parolin, qui ont été acteurs de l'accord de paix. Les autorités du Saint-Siège ont un rôle diplomatique non négligeable, y compris pour le processus de paix au Venezuela.
Sur l'Algérie, je ne peux pas m'exprimer plus que je ne l'ai déjà fait. J'observe qu'il y a deux situations parallèles. J'observe aussi que trois personnalités ont demandé l'ouverture d'un dialogue entre le haut commandement de l'armée, l'opposition et le mouvement populaire : Ali Yahia Abdennour, Ahmed Taleb Ibrahimi, et Rachid Benyelles. Cela concerne les Algériens eux-mêmes et c'est aux Algériens eux-mêmes de prendre cette situation en main. Nous sommes les amis de l'Algérie et nous souhaitons que la transition démocratique s'effectue dans les meilleures conditions.