Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du jeudi 27 juin 2019 à 15h00
Énergie et climat — Après l'article 1er

François de Rugy, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Vous avez vous-même expliqué, madame Pompili, qu'il existait deux leviers d'action.

Le premier consiste à neutraliser la demande ou la consommation. Nous sommes déjà capables de le faire aujourd'hui : c'est Réseau de transport d'électricité – RTE – qui en est chargé, et nous lui avons demandé d'affiner les mécanismes existants, s'agissant notamment de la rémunération d'un certain nombre de gros consommateurs qui acceptent d'être débranchés à tout moment, en cas de besoin, lorsque l'offre n'arrive vraiment pas à répondre à la demande. Nous avons pu constater que ces mécanismes n'avaient pas toujours fonctionné parfaitement ; c'est pourquoi RTE a repris les choses en main. Les nouveaux moyens technologiques, notamment les réseaux intelligents, permettront d'aller très loin, y compris d'agir sur la demande des particuliers.

Le deuxième levier d'action, ce sont les interconnexions avec les pays voisins. Comme je l'ai redit à plusieurs reprises, la France soutient ardemment la politique européenne de développement des interconnexions – elle en est même l'un des moteurs. Il existe donc une solidarité européenne lorsque, dans tel ou tel pays, la demande est supérieure à l'offre. Les interconnexions permettent de mutualiser nos moyens de production pour faire face à une situation fragile dans un pays donné. D'ailleurs, la France bénéficiaire de cette politique puisqu'elle est exportatrice nette d'électricité – à de nombreux moments, c'est la France qui exporte son électricité. Cependant, elle peut aussi être amenée à en importer.

Ainsi, la future interconnexion entre la France et l'Espagne nous permettra de bénéficier, à certains moments, des fortes productions espagnole et portugaise d'énergie renouvelable éolienne. D'autres chantiers sont en cours avec l'Italie, le Royaume-Uni, notamment dans le tunnel sous la Manche, ou encore avec l'Irlande – je pense au Celtic Interconnector. Nous allons continuer dans cette voie.

En tout cas, comme je l'ai répété à plusieurs reprises depuis le début de ce débat, on ne peut pas laisser dire aux Français que la question de la sécurité de l'approvisionnement n'est pas prise en compte. Quels que soient les modes de production, c'est une obsession permanente de RTE, l'autorité chargée d'équilibrer à tout moment, dans le cadre d'une programmation dans la durée, l'offre et la demande.

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