Monsieur Wulfranc, l'accompagnement social et territorial est bien évidemment au coeur de notre démarche, et depuis le début. Je le dis sans pour autant faire de fausses promesses – car des promesses, il y en a eu, à Fessenheim, allant de l'implantation d'une usine de batteries jusqu'à la production de voitures électriques, et que sais-je encore… Pour ma part, je me suis rendu à plusieurs reprises sur le terrain pour rencontrer les élus, et cela va continuer. Nous prévoyons la même chose s'agissant des sites accueillant des centrales à charbon. Cela n'avait pas été fait par le passé, lorsque des centrales thermiques avaient fermé. Si nous le faisons, c'est pour éviter de laisser les salariés dans l'incertitude.
Je partage votre point de vue, monsieur Wulfranc – sans pour autant vouloir noircir le tableau à outrance. Chacun le sait : pour des salariés, être dans l'incertitude totale quant à leur avenir et à l'avenir du site, c'est très perturbant, cela peut causer des dégâts psychologiques, vous l'avez souligné. D'ailleurs, sur certains sites, les organisations syndicales, même si elles sont contre le principe d'une fermeture, ont dit qu'elles aimeraient connaître la date prévue pour celle-ci afin de pouvoir travailler le plus rapidement possible aux perspectives de reconversion – EDF s'étant fermement engagé à reclasser tous les salariés.
Madame Batho, il convient en effet de vous donner une réponse plus précise encore. Votre amendement ne saurait être adopté car vous prévoyez de mentionner les fermetures « année par année ». Or la programmation pluriannuelle de l'énergie s'étale sur dix ans et, pour ce qui concerne la fermeture des réacteurs nucléaires, nous avons fixé une trajectoire jusqu'en 2035, afin que les choses se fassent de façon progressive et que le site, l'entreprise et les salariés puissent anticiper ces fermetures. En outre, les décisions doivent être prises trois ans à l'avance. Ce ne pourra donc pas être fait « année par année ». Je confirme l'avis défavorable émis sur votre amendement.