J'entends bien vos arguments, monsieur le ministre d'État, et j'y suis plutôt sensible. Nous ne devons pas, c'est vrai, tordre le bras des industriels, qui ont beaucoup d'autres problèmes à affronter. Il convient toutefois d'insister sur l'accompagnement fiscal que vous venez d'évoquer ; cette avancée importante interviendra, j'imagine, lors de l'examen du projet de loi de finances, autrement dit pas avant la fin de l'année.
J'ai relu l'amendement ayant introduit cet article en commission. On voit très bien quel est le constructeur concerné. Je viens de me rendre, avec quelques collègues députés, au Brésil, où le groupe Renault, m'a-t-on dit, est l'un des premiers acteurs sur le marché automobile. Il y diffuse beaucoup de véhicules équipés pour rouler, parfois à 100 %, au bioéthanol. Techniquement, cela requiert des calculateurs d'injection et des tubulures d'acheminement du carburant qui résistent à la corrosion ; une telle modification n'est pas considérable, mais la garantie que le constructeur apporte sur ses véhicules ne s'applique évidemment pas à ceux que l'utilisateur pourrait modifier par lui-même.
Il serait donc bienvenu que nos constructeurs nationaux consentent un petit effort pour diffuser une technologie qu'ils fabriquent de toute façon. J'imagine que le coup de pouce fiscal dont nous parlons les y incitera, et que ce débat, en tout état de cause, leur fera un peu siffler les oreilles.