Cela fait quinze ans que l'on discute de la filière française des biocarburants et que l'on nous explique qu'il faudrait déjà faire litière de la première génération au motif qu'il en existe une deuxième et même une troisième. Si l'on veut développer la filière, à mon sens, il faut d'abord miser sur ce qui fonctionne. Vous avez mentionné les algues, madame Tiegna. Fort bien, mais la première génération est toujours là, qui fonctionne et s'exporte ; nous devrions donc plutôt l'accompagner dans notre pays.
On peut penser que l'incitation est la seule manière de le faire mais, on le sait bien, la fixation volontariste d'une norme est tout à fait possible aussi : en témoigne votre vote de tout à l'heure sur un amendement qui fixe un taux compris entre 20 et 40 % pour un produit trois fois plus coûteux que l'hydrogène industriel. De deux choses l'une : soit vous appliquez le même argument à toutes les énergies, soit vous en discriminez certaines par vos désaccords avec les industriels qui les produisent.
Avec la norme visée, nous ne parlons pas d'une question technique, mais politique. Et nous avons donc un désaccord politique : pour ma part, je crois nécessaire d'accompagner la filière dont nous parlons. Aussi, pour aider la majorité à respecter son propre travail en commission, voterai-je contre cet amendement de suppression.