Nous pouvons admettre que nous avons tous le même objectif en matière de rénovation thermique des bâtiments. Quels seront les obstacles, toutefois ? Parmi les propriétaires bailleurs, certains voudront procéder à la rénovation mais ne le pourront pas faute de moyens, tandis que d'autres ne voudront pas le faire par indifférence à la cause, leur but étant d'encaisser les loyers en subissant le moins de contraintes et en réalisant le moins d'investissements possible. Cela ne concerne pas que les marchands de sommeil, d'ailleurs, mais une catégorie sans doute plus large de bailleurs, surtout dans les zones tendues où le marché permet de louer facilement des biens de qualité médiocre.
J'irai dans le même sens que Matthieu Orphelin : il convient d'aider davantage les propriétaires qui veulent améliorer le bien qu'ils louent sans en avoir les moyens, mais aussi d'être plus fermes avec ceux qui ne jouent pas le jeu de la transition énergétique et sont peu préoccupés par le caractère décent de leur logement ou les conditions de vie des locataires. C'est pourquoi nous proposons que, dès 2025 – il s'agit donc d'un calendrier proche de celui voulu par le ministre – , la location de logements non rénovés soit interdite dans les zones tendues, et sur tout le territoire en 2028.