Il faut également arrêter de considérer que nous serions dans une sorte de débat religieux où le fossile, c'est le mal, et où quiconque y touche commet un péché mortel.
Revenons à une analyse économique. En 2014, dans le cadre de la première loi sur la transition énergétique, nous avons proposé une classification entre des énergies vertes, que nous voulons toutes ; des énergies rouges, comme le charbon, que nous ne voulons plus ; des énergies orange, qui, sans être la panacée, sont indispensables pour réussir la transition énergétique. À l'époque, nous placions dans cette catégorie le nucléaire, énergie décarbonée, mais qui pose d'autres questions, et le gaz, qui est moins décarboné.
On retrouve cette logique manichéenne chez M. François-Michel Lambert, qui, lorsqu'il est question d'emplois charbonnés, se lève en bondissant, mais qui n'est pas gêné de créer des milliers de chômeurs dans le secteur du nucléaire. Chacun résout ses problèmes de cohérence.
Pour ce qui nous concerne, nous considérons la proposition faite par le Gouvernement comme beaucoup plus raisonnable. Nous devons graduer notre force de frappe. Nous éliminons le charbon – c'est un coût social et économique important, que nous ne pouvons pas nier. Faisons attention aux petites entreprises, qui ne doivent pas être les victimes d'un changement trop brutal.
J'espère que, dans la suite du débat, nous éviterons de diviser cet hémicycle entre ceux qui voudraient la mort de l'humanité et ceux qui voudraient sa survie. Honnêtement, c'est plutôt risible.