Je vais, à votre grand regret j'imagine, interrompre notre débat relatif aux tomates pour me consacrer qu'au seul ARENH. En commission, je m'étais déjà élevée contre le relèvement de son plafond ; vous jugerez de ma constance en la matière, puisque cet amendement, qui tend à supprimer les alinéas 10 à 12 de l'article 8, a le même but.
À l'origine, la mise en place de l'ARENH avait trois objectifs : faire bénéficier les consommateurs de la compétitivité du nucléaire français ; permettre à la concurrence de s'exercer ; assurer le financement du parc nucléaire. Je pense que les deux premiers sont largement atteints, mais j'ai des doutes quant au troisième.
Quoi qu'il en soit, ce mécanisme est à bout de souffle. Vous le savez, d'ailleurs, puisque le Président de la République et le Gouvernement ont indiqué fin 2018 leur intention de mener une réforme globale destinée à la fois à garantir le consommateur contre des prix trop élevés et à protéger le producteur pendant les périodes où les prix sont trop bas.
Nous constatons en outre depuis quelque temps que les effets de l'ARENH sont très préjudiciables puisqu'ils conduisent à un transfert de valeur. Mon collègue Julien Aubert a donné les détails du phénomène ; je n'y reviens donc pas.
C'est dans ce contexte que vous souhaitez porter de 100 à 150 térawattheures par an le plafond de l'ARENH, ce qui, à prix inchangé, ne me paraît pas une décision équilibrée. C'est en effet d'une réforme globale dont nous avons besoin, puisque le prix actuel, qui n'a pas été réévalué depuis 2012 – même pas à hauteur de l'inflation ! – ne suffit pas à couvrir l'intégralité des coûts.
Je propose donc de renoncer au relèvement du plafond de l'ARENH.