Comme je l'ai fait avant le vote de l'article 1er, je vais résumer la situation vue de nos bancs. À l'article 1er, on détruit la hiérarchie des normes, on installe le principe de défaveur et l'on situe l'entreprise comme le lieu d'émission de la norme.
À l'article 2, on décide que là où la norme va se fabriquer et s'édicter, l'une des deux parties prenantes du dialogue social, dont vous parlez tant, sera pieds et poings liées, ou du moins que sa situation sera considérablement dégradée, puisque ses institutions représentatives seront fusionnées en un seul bloc. Le symbole de cette réduction des possibilités du dialogue social sur des questions aussi vitales que l'hygiène et la sécurité, est la suppression du CHSCT, mesure emblématique de l'article 2.
Il ne s'agit pas du seul aspect de la réduction du pouvoir d'intervention de ce protagoniste qu'est l'ensemble salarial. Il y a un deuxième point, que nous sommes plusieurs sur nos bancs à avoir souligné : la question de l'indépendance financière des organisations syndicales, mises à mal par cette invention curieuse qu'est le chèque syndical, auquel nous nous sommes toujours opposés, depuis de nombreuses décennies.
Pour ces raisons, l'article 2, dans la continuité de l'article 1er, ne recevra pas notre approbation.