Les crédits engagés ont été consommés, ce qui est une bonne chose. Dans l'enseignement pré-élémentaire et primaire, les crédits dépensés ont même été plus importants que les crédits engagés en loi de finances initiale, ce qui traduit bien votre volonté de prioriser l'enseignement du premier degré. C'est à ce propos que, au nom du groupe La France insoumise, je souhaite vous poser quelques questions.
La première porte sur la nette diminution des dépenses concernant le personnel en situations diverses et la formation des enseignants. Comment expliquez-vous cette diminution ?
Ensuite, j'aimerais vous interroger en passant le rapport annuel de performances au filtre de l'égalité et de la réduction des inégalités dont vous vous faites le chantre. Prenons tout d'abord les indicateurs de l'objectif 1 : conduire tous les élèves à la maîtrise des connaissances et compétences du socle commun. Je sais qu'il a été modifié. Pour ma part, je suis très critique à l'égard de la philosophie de l'évaluation perpétuelle, notamment dans une perspective de rentabilité et de performance, et quand il est question d'apprentissage. Je suis aussi dubitative quant à la pertinence et à la fiabilité des évaluations qui sont réalisées pour mesurer ce que l'on doit mesurer, à savoir la fameuse maîtrise des savoirs.
Je souhaiterais néanmoins avoir quelques précisions. D'ici à 2020, vous ambitionnez de réduire l'écart qui existe entre les REP + et les REP en matière de maîtrise du socle des connaissances, et de le faire passer de 22 points à 10 points. Pour vous, ce sera évidemment une manière de juger de l'effet du dédoublement. Par quels moyens pensez-vous parvenir à ce résultat qui consiste à faire passer de 79,1 % à 89 % la proportion d'élèves maîtrisant ces connaissances ?
Dans le même temps, vous diminuez de façon drastique le taux de redoublement pour 2020, ce qui m'amène à préciser ma question. Cela signifie-t-il dire que si une proportion de 90 % d'élèves maîtrise ce socle, il n'y aura plus le redoublement, ce que vous souhaitez ? Ou alors, pour ne plus avoir de redoublement, 90 % d'élèves maîtriseront d'office ce socle, par le biais d'aménagements des évaluations ? Cette dernière possibilité ne me surprendrait pas compte tenu de la fiabilité que j'accorde aux évaluations.
Mes dernières questions concernent le collège. L'écart de taux de réussite au diplôme national du brevet entre les établissements en REP et les autres s'est agrandi. Comment l'expliquez-vous et que pensez-vous faire pour y remédier ? Toujours en matière d'égalité ou d'inégalité, les taux d'encadrement en REP sont certes plus importants, mais la part des personnels y ayant une ancienneté significative diminue : le pourcentage de ceux qui avaient une ancienneté supérieure à cinq ans est passé de 36 % à 32 % depuis 2017. Or, pour reprendre les alertes du bientôt feu Conseil national d'évaluation du système scolaire, vous savez l'importance de l'ancienneté, c'est-à-dire de l'expérience, ainsi que de la stabilité des équipes pédagogiques. Que pensez-vous faire, monsieur le ministre, à ce sujet ?