Intervention de Nathalie Andrieux-Hennequin

Réunion du jeudi 6 juin 2019 à 14h00
Mission d'information sur l'aide sociale à l'enfance

Nathalie Andrieux-Hennequin, co-secrétaire générale du Syndicat de tous les assistants sociaux de la fonction publique (SNUAS-FP FSU) :

S'agissant de la détection, notre porte est ouverte.

Le premier travail consiste à se présenter aux enfants en début d'année pour leur expliquer que des adultes dans les établissements scolaires sont là pour les entendre. Certes, il est un peu compliqué d'expliquer ce qu'est une assistante sociale, mais nous leur disons de venir rencontrer l'adulte avec lequel ils se sentent le mieux et que nous saurons les orienter en cas de problème. Il s'agit d'un travail d'équipe.

Certains enfants viennent d'eux-mêmes et des familles demandent à nous rencontrer. Il existe une cellule de veille et les assistants sociaux dont le travail réclame leur présence dans l'établissement le plus souvent possible. Nous passons du temps en salle des professeurs pour créer du lien et échanger. Les cellules de veille permettent de soulever la difficulté d'un enfant et d'échanger, mais il y a aussi tous ces temps d'échange « à la machine à café », dirai-je, qui sont importants. Des enseignants nous interpellent, nous exposent le cas d'un enfant, sa façon d'être en classe. Nous disons le manque criant d'assistants sociaux. Ne pas être présent régulièrement et longtemps dans un établissement empêche ces échanges.

Nous savons que les situations des enfants sont difficiles et que les enseignants ne sont pas formés. Les enseignants ne sont pas des travailleurs sociaux. Les assistants sociaux obtiennent un diplôme d'État après trois ans de formation, dont la moitié est constituée de stages. L'évaluation de l'entretien et l'évaluation sociale qui l'accompagnent font partie de leur formation.

Pour résumer, l'information arrive à nous grâce aux échanges et au temps passé dans un établissement, tant au cours des réunions formelles que des échanges informels. Lorsque nous sommes là, nous ouvrons la porte et l'enseignant peut nous demander ce que nous pensons de la situation de tel ou tel élève.

Si notre travail nécessite une présence, il nécessite aussi de la confiance. Le travail social, par notre présence, infuse dans l'Éducation nationale. C'est notre présence qui permet que l'on nous fait confiance car il faut effacer cette image, toujours actuelle, de l'assistant social qui place les enfants. Par notre présence et le travail en commun, nous devons montrer ce que peuvent apportent les travailleurs sociaux. Cette problématique est très générale et elle est d'autant plus accentuée à l'Éducation nationale.

S'agissant des échanges avec les conseils départementaux, bien souvent, ils ne peuvent se faire, faute de temps. Nous sommes soumis au secret professionnel. Notre expertise est de « savoir faire avec », d'expliquer aux familles et aux enfants l'intérêt à échanger, puis de faire appel à nos collègues du conseil départemental. Nous avons les mêmes formations, nous nous comprenons, on sait comment fonctionne l'aide sociale à l'enfance. Les échanges informels ou demander une réunion pour échanger autour d'une situation sont tout aussi importants.

Nous n'avons pas de difficultés à travailler avec nos collègues du conseil départemental, la seule difficulté consiste à trouver le temps car nous sommes surchargés, comme le sont pareillement nos collègues des conseils départementaux, ne serait-ce que pouvoir se joindre.

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