Intervention de Olivier Véran

Réunion du mercredi 18 octobre 2017 à 16h15
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Véran, rapporteur général :

Je goûte vos paroles, monsieur Door, et je vous en remercie. Vous dites que l'on passe de la parole aux actes. C'est exactement cela. Nous sommes parfaitement d'accord ; il y a un consensus sur l'urgence qu'il y avait à déployer enfin la télémédecine. Mes remerciements sont sincères, d'autant que je connais votre implication dans la lutte contre les déserts médicaux ; vous la menez dans votre circonscription ou au Parlement depuis bien des années.

Je reviens à l'accès au numérique, pour ne pas éluder la question que vous m'avez posée précédemment, monsieur Bruneel. Il faut trouver des solutions à la carte. Concrètement, vous avez des médecins généralistes qui consultent de sept heures du matin jusqu'à vingt et une heures le soir, qui ont la tête sous l'eau, et auxquels on ne va pas demander de s'équiper en téléconsultation : ils n'en ont pas la force, le temps, la possibilité.

À l'inverse, vous avez des médecins qui vont souhaiter développer ce type d'activités pour améliorer la disponibilité des avis de second recours, d'expertise, ou améliorer la fluidité de la communication entre leur activité libérale et l'hôpital. Nous pourrons dire à ces médecins que l'État est à leur écoute et met en place les dispositifs nécessaires. Ces activités s'adresseront aussi beaucoup aux maisons de santé pluridisciplinaires qui, par principe, sont situées dans des zones sous-denses mais plutôt dotées en équipements et en services publics et privés.

Pour ma part, je me fais moins d'inquiétude pour la fracture numérique. Comme il faut restaurer le principe de continuité territoriale dans l'hexagone et en outre-mer, je suis convaincu de la volonté des pouvoirs publics d'avancer pour réduire cette fracture territoriale. L'obligation d'offrir des soins de qualité pour tous sera un leitmotiv supplémentaire pour agir et avancer.

Vous parliez des urgences, monsieur Door. J'ai découvert que des équipes de SAMU faisaient déjà des sorties, équipées de Google Glass, des lunettes connectées qui leur permettent d'envoyer directement les informations de leurs interventions sur le terrain aux équipes de régulateurs pour qu'il n'y ait pas la moindre perte de temps et que, à l'arrivée du malade à l'hôpital, la gestion du dossier soit déjà commencée. Nous sommes déjà très avancés sur la voie d'une forme de médecine futuriste qui n'attendait que la possibilité d'attribuer des tarifs et de financer pour pouvoir se déployer. C'est ce que nous proposons par le biais de cet article.

S'agissant de la télésurveillance, des cahiers des charges ont été définis – vous les trouverez dans le rapport. Les solutions techniques appliquées sont étroitement liées aux types de cas cliniques pris en charge. Cette raison a justifié une approche par pathologies et par cahiers des charges. C'est pour cette raison que la méthode expérimentale a été retenue. Je suis aussi partisan que vous de développer la télémédecine à fond, mais je comprends la démarche expérimentale en matière de télésurveillance. Celle-ci ne nuira pas du tout à l'amélioration de l'accès aux soins qui doit être un objectif rapide, défendu par la totalité de la représentation nationale.

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