Votre première question sur les établissements et l'accueil de certains enfants en Belgique est de la compétence de la DGCS. N'étant pas en charge de ce sujet, je me permettrai de ne pas y répondre.
Concernant la prévention, je rejoins votre préoccupation : il faut tout faire pour que le parcours de ces enfants ne commence pas par des difficultés majorées par rapport aux autres. La révision des décrets de fonctionnement des activités d'autorisation de soins s'est focalisée sur deux activités, la périnatalité et la psychiatrie. Un groupe de travail regroupe tous les professionnels de la périnatalité – gynécologues-obstétriciens, professionnels de la néonatalogie, sages-femmes, infirmiers – et réfléchit à la meilleure façon de détecter précocement les difficultés sociales ou psychiques. En effet, les gynécologues-obstétriciens nous ont alertés sur ce sujet, qu'il est essentiel de traiter dans les prochaines années.
De même, un comité de pilotage de la psychiatrie a été mis en place par le ministère des solidarités et de la santé et s'est penché sur la santé psychique des femmes enceintes et son impact sur leurs enfants. Là encore, il souligne la nécessité d'agir très précocement. L'entretien prénatal précoce n'est pas aussi exhaustif que nous le souhaiterions. Nous cherchons donc à le muscler et à le focaliser sur certaines problématiques. Les exemples étrangers et européens démontrent qu'un investissement particulier est indispensable. La réflexion est en cours mais, vous le voyez, nous avons à coeur de prendre cet enjeu à bras-le-corps.
Vous nous avez interrogés sur la détection de la maltraitance et le problème de la formation. Les dispositifs de prise en charge globale du psychotraumatisme – récents – sont un outil, tout comme le Centre national de ressources et de résilience (CN2R). Ce dernier émet des recommandations et diffuse la connaissance et les bonnes pratiques. Le plan de prévention de la violence va bientôt arriver à son terme. Des réflexions sont à l'oeuvre pour mieux détecter la maltraitance. Vous avez raison, il faut mieux former tous les professionnels, afin qu'ils puissent détecter les signaux d'alerte et prendre rapidement les mesures adéquates.
Vous avez également évoqué le problème démographique qui touche les psychiatres. C'est l'un des objectifs de la feuille de route de la santé mentale et de la psychiatrie. La ministre, Agnès Buzyn, pilote le comité stratégique mis en place en juin 2018. La feuille de route est précise et très dense. Elle inclut à la fois la question du nombre, mais aussi celle de la formation des professionnels et de l'attractivité du métier. La ministre a annoncé la présence à terme d'un poste de professeur des universités praticien hospitalier (PU-PH) de pédopsychiatrie par faculté de médecine. C'est un objectif de long terme, mais aussi un signal fort envoyé à la profession et aux jeunes étudiants. Comme dans les autres secteurs médicaux, la formation d'infirmiers de pratique avancée est déjà en cours. En outre, la psychiatrie est un domaine où la télémédecine peut avoir un grand intérêt : les télé-consultations sont déjà généralisées ; la téléexpertise est en cours d'étude. Ces solutions de court terme permettront d'atténuer le creux démographique, qui ne va pas se résorber l'an prochain et pose de réelles difficultés.
La DGOS n'est pas compétente sur le DMP, qui est du ressort de la direction générale de la santé (DGS), mais elle y est attentive. La dématérialisation est prévue pour 2020.