Je compléterai l'exposé de mes deux collègues par la description de certaines actions concrètes, inscrites dans la feuille de route de la santé mentale et de la psychiatrie délivrée par la ministre en juin 2018.
Vous soulignez la disparité des situations sur notre territoire : la création de postes de chefs de clinique en pédopsychiatrie vise à y remédier. Le renforcement de la pédopsychiatrie est engagé depuis 2018 et se poursuivra en 2019.
Vous avez évoqué les médecins généralistes : ils sont effectivement en première ligne. La feuille de route prévoit de favoriser un stage en santé mentale pendant le troisième cycle des études de médecine générale.
Les soins de réhabilitation psychosociale sont également inscrits dans la feuille de route ; ils ont fait l'objet d'une instruction très récente, du 16 janvier 2019 – avec un financement à la clé. Ils reposent sur la mise en oeuvre de programmes d'éducation thérapeutique, de remédiation cognitive, de techniques d'entraînement des compétences et des habilités sociales ou de psychothérapies cognitivo-comportementales. Ces thérapies ont fait leurs preuves – le Centre de preuves en psychiatrie et santé mentale les a identifiées comme concluantes au niveau international. L'instruction demande aux ARS de veiller à ce qu'une telle offre soit proposée sur tout le territoire, et à tous les enfants. Ces nouveaux outils thérapeutiques sont porteurs de sens et d'espoir pour les patients et pour leurs proches.
Ils doivent s'inscrire dans un travail en réseau. C'est tout l'intérêt des projets territoriaux de santé mentale, prévus par une instruction ministérielle de la DGOS de juin 2018. Ces derniers mettent l'accent sur la prévention, qui passe par un repérage, un diagnostic et une intervention précoces, fondamentaux pour le comportement et la santé ultérieurs de ces enfants.
Les projets donnent accès aux modalités de soins et d'accompagnement les plus adaptées et les plus innovantes. Ils visent spécifiquement les parcours de soins coordonnés correspondant à des situations complexes ou à risque – et donc les enfants et adolescents de l'ASE.
Enfin, il s'agit d'aller au-devant des personnes – ce que l'on appelle « l'aller-vers ». Les projets déclineront donc les modalités ambulatoires, la prise en charge psychiatrique, mais également somatique – les deux étant étroitement liées.
Ces actions concrètes sont impulsées au niveau national, puis mises en oeuvre dans les régions par les directions générales des ARS, dans une dynamique ascendante, qui s'appuie sur les acteurs.