Parmi les propositions, figure l'idée de favoriser les lieux de médiation. Je pense que des lieux de rencontre où les enfants peuvent retrouver un père, y compris violent, sont tout à fait pertinents en présence d'une tierce personne. Il faut éviter, dans des cas de violence et d'inceste, de remettre le contact direct entre l'agressé et l'agresseur. Par contre, si l'un et l'autre souhaitent maintenir des relations, ces lieux de médiation sont extrêmement intéressants. L'oeil tiers permet de calmer toute velléité et d'intervenir si les choses se passent mal. Nous commençons à le développer dans les conflits familiaux autour du divorce. Il ne serait pas inintéressant de le faire avec les mineurs qui se sont trouvés en difficulté avec leurs parents dans le cadre d'une remise progressive du lien si celui-ci est souhaité par chacun.
Il existe une problématique forte de tabou du secret professionnel. Les travailleurs sociaux, les travailleurs médicaux et les enseignants s'y accrochent, ce qui est compréhensible. Toutefois, si tout le monde reste dans des positions rigides, cela devient absurde. Il faut protéger l'intimité et le système de connaissance par écrit, mais si l'on veut travailler intelligemment et de façon collective autour de la situation d'un enfant, il faut accepter l'idée de partage d'une information. L'exemple du Québec a permis d'éviter cette difficulté. Le secret médical reste le secret médical. L'intimité reste l'intimité, mais quand vous êtes en échange quotidien, être muré derrière son secret est absurde. Nous avons une réelle marge de progression sur ce que l'on appelle désormais le secret partagé. L'État et la loi l'ont compris, mais il reste du chemin avant une application opportune de terrain. Pour qu'elle le soit, il faut accepter ces lieux institutionnels qui nous permettent de faire la rencontre entre les différents secteurs.
Il convient également de citer l'Éducation nationale, mais il faut qu'ils acceptent et se déplacent. Il est évident qu'il y a un véritable intérêt.