Bonjour à tous et à toutes. Je suis éducatrice spécialisée à Lorient, au sein d'un service d'AEMO dépendant de La Sauvegarde 56. J'y exerce depuis 1999 après être passée par d'autres services à Besançon en IME et ITEP, ainsi que par Solidarité Enfants Sida en Guyane pendant un an en 1999. Je voulais vous dire toute ma motivation à évoquer ici la protection de l'enfance
Je rejoins ce qui a été dit sur les constats faits dans le Morbihan avec des cas familiaux complexes, de grandes situations de souffrance, des carences de moyens, des délais d'attente très longs pour la psychiatrie infantile, les mises en oeuvre de placement et la multiplicité des actions à mener pour un même référent.
Notre service travaille sur les AEMO administratives et judiciaires avec 26 enfants par référent. Le Département du Morbihan travaille sur un référentiel élaboré par le Conseil départemental qui a fait valoir la mesure unique avec de la modularité qui nécessite une analyse pointue pour déterminer à quel moment il convient d'intervenir de manière plus intensive sans prendre le risque de délaisser certaines situations.
Ce dispositif est en expérimentation dans l'ensemble des associations du Morbihan. Un bilan sera prochainement dressé. Toutes les associations seront amenées à témoigner auprès du Conseil départemental, ce qui conduira à des réajustements.
L'objectif n'est pas de critiquer pour critiquer, mais la situation, qui est compliquée à gérer, se combine à des déplacements dans les territoires avec des distances géographiques assez larges.
Pour revenir au thème de la protection de l'enfance qui m'est cher, je peux vous dire qu'en venant, j'ai pensé à l'ensemble des enfants suivis par nous tous et aux familles, ainsi qu'à ceux qui ont été laissés de côté. Je me dis que le partenariat est nécessaire et ne peut occuper une place subsidiaire au gré des possibilités, des volontés et des moyens des uns et des autres. Il pourrait être intéressant que ce partenariat prenne une autre forme. Pour qu'un enfant soit protégé, au-delà des carences que rencontrent ses représentants légaux, la société a mis en place un certain nombre d'actions dans le médical, le scolaire et le social. L'idée m'est venue d'un pôle par Département qui regrouperait l'ensemble de ces piliers et qui garantirait une continuité, ainsi qu'une sorte de référence de nos interventions dans la mesure où nous sommes complémentaires.
Ce pôle pourrait s'inscrire par territoires à l'intérieur de chaque Département afin d'assurer une couverture nationale équitable et permettrait une vigilance et un regroupement des bilans au début d'une évaluation, mais aussi de façon intermédiaire au besoin et en fin de suivi pour permettre une orientation. Il conviendrait d'y veiller au-delà de chacune de nos missions afin de permettre à chacun de pouvoir se concentrer sur sa propre mission.
Il est important de valoriser la recherche sur la notion de maltraitance visible et invisible d'un point de vue légal, ce qui nous permettrait d'être au plus près des besoins. Par ailleurs, le monde médical tel qu'organisé pour l'enfance en danger pourrait bénéficier d'une refonte entre 0 et 21 ans avec des découpages au niveau des âges afin de travailler en fonction des spécificités de l'enfance en danger.