Il s'agit d'une bonne question à laquelle je n'ai pas nécessairement de réponse. À partir du moment où les familles rentrent dans l'aide sociale à l'enfance, il est difficile d'en sortir. Un certain nombre de mesures sont judiciarisées alors que certains points pourraient être travaillés en administratif.
Nous accueillons une population de 0 à 18 ans et avons très peu de très jeunes enfants. Les 0-3 ans sont des situations très judiciarisées en raison de l'idée selon laquelle ces enfants seraient plus vulnérables. Nous constatons des crispations entre les familles et les intuitions. Il est difficile d'accueillir une assistante sociale ou la PMI. Cela génère des contrariétés, des crispations et des frustrations. Il s'agit de mesures qui sont orientées vers le juge en partant du principe qu'il n'existe pas de collaboration avec les familles, ce qui faux dans certaines situations. Il y a quelque chose de l'ordre de la rencontre qui ne s'est pas faite correctement. Lorsque j'entends mes collègues évoquer les situations qu'ils accompagnent, j'estime que certaines pourraient être travaillées en administratif.
Pour y remédier, il conviendrait d'opérer une observation fine et de rejoindre ces familles dans leur réalité. Certaines passerelles pourraient être plus simples en administratif. Il est très compliqué d'amorcer un cheminement de collaboration avec une famille qui a le sentiment d'avoir été trahie par les services sociaux.