Le 14 mars 2018, l'élue municipale afro-brésilienne Marielle Franco était assassinée en compagnie de son chauffeur, Anderson Pedro Gomes, à Rio de Janeiro. Entre le 14 et le 19 mars 2018, le compte @mariellefranco a été mentionné 2,4 millions de fois sur Twitter par 400 000 utilisateurs, dans cinquante-quatre pays et en trente-quatre langues. La mobilisation nationale et internationale qui a permis de maintenir la pression sur les autorités brésiliennes pour que leurs meurtriers soient arrêtés s'est construite en grande partie sur les réseaux sociaux.
Une pression encore plus forte est désormais nécessaire pour que les commanditaires de ces meurtres, que beaucoup soupçonnent d'être proches du nouveau pouvoir en place, soient appréhendés et jugés, au moment où les collusions de la justice avec ce même pouvoir viennent d'être révélées par le média en ligne The Intercept dans l'affaire de l'emprisonnement de l'ancien président Lula. #MariellePresente, #LulaLivre !
En avril dernier, la vidéo de la kandaka soudanaise Alaa Salah, drapée de blanc et scandant le mot « liberté », devenait virale et obligeait le monde à – pour un temps au moins – voir le Soudan grâce au mot-dièse #SudanUprising. Aujourd'hui, ce sont les réseaux sociaux qui tiennent le décompte des violences de l'armée, laquelle tente d'étouffer la révolution populaire par la répression.
En novembre, c'est sur internet qu'était lancé le mouvement des gilets jaunes, et c'est internet qui allait, au fil des appels à la mobilisation – #ActeI, #ActeII, #ActeIII, jusqu'à l'acte XXXIII de samedi dernier – ou de la dénonciation des violences policières – « Allô, place Beauvau ? » – , donner corps à la plus grande révolte populaire de l'histoire récente de notre pays.
Il y a quelques jours, le mot dièse #FreeCarola a mobilisé des milliers de personne à travers l'Europe, et au-delà, contre la criminalisation des solidarités que le gouvernement italien, mais aussi de trop nombreux autres gouvernements européens, dont le vôtre, opposent aux personnes qui risquent leur vie dans la Méditerranée et à celles et ceux qui tentent – avec succès parfois – de les sauver, en y arrivant parfois. Carola Rackete a sauvé quarante vies. Elle a été arrêtée par la police de Salvini. Les actions de collecte de fonds en soutien à la capitaine du Sea Watch III, lancées sur internet, ont atteint le million d'euros en deux jours. Cette pression a contribué à sa libération, j'en suis convaincue.
Aux États-Unis, le mot dièse #CloseTheCamps permet de suivre la campagne d'élues démocrates telles que Ayanna Pressley, Rashida Tlaib ou Alexandria Ocasio-Cortez contre les centres de rétention, qualifiés par cette dernière de véritables camps de concentration.
Actuellement, le mot-dièse #OuEstSteve sert à maintenir la pression pour que la lumière soit faite sur ce qui est arrivé à ce jeune homme disparu après une intervention de police à Nantes, lors de la fête de la Musique ;...