Intervention de Laëtitia Romeiro Dias

Réunion du mercredi 26 juin 2019 à 16h35
Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaëtitia Romeiro Dias :

Les menstruations concernent 3,8 milliards de femmes dans le monde. Ce phénomène biologique naturel conduit à des discriminations, des maltraitances et des persécutions, quand ce n'est pas l'enfermement. Je donnerai quelques exemples frappants. Au Japon, les femmes ne peuvent pas exercer certaines professions, dont celle de chef sushi, au prétexte que les menstruations dérègleraient leurs papilles gustatives. En Iran, on véhicule l'idée que les règles sont une maladie. En Afghanistan, on pense que se laver les organes génitaux pendant les règles rendrait stérile. En Inde, certains pensent qu'une femme ayant ses règles peut contaminer la nourriture. Au Kenya, la plupart des femmes n'ont pas accès aux protections hygiéniques et doivent se contenter de protections de fortune faites à base de matelas, de journaux et parfois même de boue séchée. Au Népal, la tradition religieuse du Chaupadi, pourtant illégale désormais, veut que les femmes soient bannies de leur foyer le temps de leurs règles, ce qui les expose à des risques d'hypothermie ou d'agressions sexuelles. La France a-t-elle vocation à se saisir de ce problème dans le cadre de la diplomatie féministe que vous portez ?

Le Conseil consultatif pour l'égalité entre les femmes et les hommes va formuler des recommandations à l'attention des chefs d'État du G7 ; la question des menstruations sera-t-elle abordée ? La France s'est engagée à promouvoir l'égalité des genres dans le monde, mais les exemples que j'ai cités montrent que ce sera difficile si l'on ne fait rien contre les discriminations associées aux règles. Une augmentation significative de l'aide publique au développement a été annoncée l'année dernière ; ne faut-il pas utiliser ce levier pour mettre fin à ces discriminations ?

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