Monsieur le ministre, dans toutes les bonnes organisations qui fonctionnent en duo, il y a un good cop et un bad cop. Hier, nous avons apparemment entamé la discussion sur l'aide publique au développement avec le bad cop. Nous aimerions ce soir nous adresser au good cop, qui nous permettra d'atteindre l'objectif fixé par le Président de la République : consacrer 0,55 % du revenu national brut – RNB – à l'aide publique au développement en 2022.
Dans un instant, nous présenterons une nouvelle série d'amendements, très largement partagés par la droite et la gauche, afin d'y parvenir. Hier soir, vous nous avez expliqué qu'il serait dangereux pour l'attractivité de la place de Paris que de taxer les intradays et vous avez refusé d'augmenter le taux de la taxe sur les transactions financières – TTF – , considérant là encore qu'il y allait de la compétitivité de Paris par rapport à Francfort.
Ce soir, la situation est différente. Il s'agit d'augmenter non un taux de taxation, mais la part de la TTF affectée à l'aide au développement. Ce qui change tout ! Les arguments que vous nous avez opposés hier ne sont plus valables.
Nous espérons vivement votre compréhension, monsieur le ministre, car il ne s'agit pas d'un investissement à perte. Vous le savez, puisque votre territoire a accueilli de nombreux migrants : si nous ne consentons pas aujourd'hui un effort en matière d'aide publique au développement, des millions d'hommes et de femmes quitteront leur pays, au cours des prochaines décennies, pour s'installer de ce côté-ci de la Méditerranée.
Si nous ne voulons pas connaître demain de grands drames migratoires, il faut les prévenir dès aujourd'hui. L'adhésion à ce projet est large et ancienne.