un système universel d'égal accès aux soins pour tous, animé par des professionnels de qualité qui n'ont pour seul objectif que la prise en charge optimale du patient. Ce système de santé tient ; mais il souffre, et renvoie aujourd'hui une image dégradée. Faute de réformes et de changements suffisamment poussés, les dysfonctionnements internes s'accumulent et grippent son fonctionnement. Beaucoup aspirent donc à de véritables transformations de pratiques et à une réforme en profondeur. Le groupe UDI et indépendants partage le constat dressé par le Gouvernement sur la situation de notre système de santé et, comme beaucoup de Français, attendait avec beaucoup d'impatience votre texte, madame la ministre, qui s'inscrit dans les grands objectifs tracés par le Président de la République lors de la présentation du plan « ma Santé 2022 », en septembre dernier. Ce projet de loi se révèle au final surtout structurel, et s'il ne prétend pas résoudre toutes les difficultés de notre système de santé, loin s'en faut, il a toutefois le mérite de tracer de grandes orientations auxquelles nous souscrivons dans leur large majorité.
La réforme des études de santé était une étape incontournable, puisqu'il ne peut y avoir de réforme du système de santé sans une réforme de la formation. Nous saluons la suppression du numerus clausus et votre volonté, madame la ministre, de diversifier les profils des étudiants, les internes en médecine générale devant dorénavant effectuer un stage de six mois en zone sous-dense lors de leur dernière année d'études. La dernière année devient ainsi une année professionnalisante, hors hôpital, dans les territoires. Attention toutefois à s'assurer que les terrains de stage disponibles soient suffisamment nombreux. Nous regrettons cependant que la CMP ait supprimé l'article 3 bis A, introduit par notre groupe, qui prévoyait une sensibilisation des professionnels de santé, durant leur formation initiale et continue, à la situation spécifique des proches aidants. La question des aidants m'est chère, vous le savez ; et c'est bien le médecin qui, dès le diagnostic, peut identifier le couple aidé-aidant, et orienter vers les dispositifs d'accompagnement – numéro vert, maison des aidants, etc. Cette sensibilisation avait bien tout son sens.
Comme nous l'avons rappelé à de nombreuses reprises lors des débats, la politique de santé doit se superposer à une politique d'aménagement du territoire. Il faudra donc, madame la ministre, vous appuyer sur les collectivités territoriales, au premier rang desquelles les communes et les départements, acteurs indispensables pour réorganiser l'offre de soins dans notre pays. Car il ne s'agit pas forcément de contraindre les professionnels à venir s'installer dans des zones sous-denses : il faut surtout susciter leur envie d'y construire une vie avec leur famille, envie qui passera nécessairement par un aménagement du territoire pour le pourvoir en services de proximité et en transports.
La construction de l'offre de santé doit également se faire avec l'appui des agences régionales de santé, qui doivent à cet effet sortir de leur approche technico-financière pour mieux travailler en concertation avec les territoires.