On ne peut pas comparer les 5 000 tonnes jusqu'à présent échangées avec les 65 000 tonnes de quotas, à moins d'être de mauvaise foi. La filière bovine canadienne n'est pas encore prête. Mais rien n'empêchera que les animaux soient nourris avec des farines animales. La distorsion de concurrence est patente avec l'élevage à l'herbe, dont les fonctions écosystémiques n'ont pas de prix. Cette mondialisation est insensée. La Fédération nationale des coopératives laitières s'est érigée contre les arguments présentés : quelques AOP ou exportations de fromage ont servi de prétexte à justifier l'injustifiable sur les écosystèmes agricoles. S'agissant du lait, il ne se passe rien dans les cours de ferme et on va à l'encontre des mesures votées dans la loi EGALIM. Aujourd'hui, une exception agriculturelle s'impose dans le monde. J'ai passé beaucoup de temps à réfléchir sur la problématique des sols, et encore récemment avec AgroParisTech. L'agro-écologie, l'équilibre des sols et des échanges commerciaux, qui doivent être justes et limités à l'indispensable, comptent parmi les conditions de la survie de l'humanité. Je le répète, on ne peut pas accepter ces « échanges shadoks » qui n'ont aucun sens et que nous ne saurons pas expliquer à nos enfants.