Madame la ministre, vous nous avez longuement expliqué les effets désastreux des contrats courts sur la vie des salariés, en matière de logement, de santé… Je cite vos chiffres : 85 % des embauches sont des contrats courts, 70 % pour moins d'un mois. Cela laisse d'ailleurs penser que la plupart des emplois créés sont des emplois précaires.
Je ne comprends pas pourquoi le bonus-malus ne concerne pas tous les secteurs, et notamment pas le bâtiment et les travaux publics, le secteur sanitaire et social et les entreprises de moins de onze salariés – je pense notamment à la restauration. Si, réellement, vous vouliez lutter contre la précarité, il me semble que tous les secteurs devraient être concernés. Vous avez des explications très techniques, mais malgré tout sélectives.
Je pense aussi que, quelquefois, vous ignorez la réalité des travailleurs peu rémunérés, pour ne pas parler des travailleurs pauvres. Dans le monde rural, quand on touche le SMIC et qu'on supporte 500 à 600 euros de frais déplacement, qu'il s'agisse du carburant ou de l'investissement dans une voiture, comment voulez-vous que les gens soient incités à trouver du travail ?
Pour les entreprises, vous créez des exceptions, mais non pour les chômeurs. Votre bonus-malus, qui n'en est pas un, ne sert en fait qu'à emballer une mesure qui tape d'abord sur les chômeurs et vise à justifier la réduction de leur droit d'accès à l'assurance chômage. Les jeunes, notamment, seront les premiers concernés. Je crois que ce n'est pas acceptable, parce qu'on ne peut pas envoyer des jeunes au RSA, revenu, qui plus est, auquel, pour la plupart, ils n'auront pas droit.