« Les Jeux olympiques de Rome ont humilié notre jeunesse à la face du monde. » C'est en ces termes qu'il y a presque soixante ans, le député Hervé Laudrin évoquait, dans cet hémicycle, son indignation encore vive. Osons réveiller le souvenir douloureux de cette année 1960, qui vit la délégation française revenir des Jeux olympiques de Rome sans aucune médaille d'or. Privée d'un soutien significatif de l'État, frappée d'infortune, elle n'était pas parvenue à briller en doré sous la flamme olympique romaine.
Cette indignation menace à nouveau notre jeunesse, qui, pourtant, se rassemble, toujours plus enthousiaste, autour de pratiques sportives toujours plus diverses, et malgré le talent et la détermination de nos athlètes. Alors que l'effervescence des derniers rendez-vous sportifs majeurs retombe à peine, un an après la Coupe du monde masculine victorieuse, quelques jours après le beau parcours de nos footballeuses, parviendrons-nous à nous rassembler encore derrière nos athlètes qui, vous le savez, madame la ministre, ont besoin du soutien de tout un peuple pour triompher ? Notre pays abandonnera-t-il la fierté d'être devenu une référence pour l'organisation de grandes compétitions internationales ? Enfin, allons-nous pouvoir honorer les espérances françaises de succès, et ainsi tenir notre rang de grande nation sportive dans le monde ?
De nombreuses inquiétudes s'élèvent à cet égard, alors que nous commençons l'examen de ce projet de loi. Trois des défauts de celui-ci se distinguent par leur gravité : la centralisation, le flou et la précipitation.
La centralisation, en premier lieu, est une tendance dangereuse, qui s'avance à peine voilée. À ce sujet, je veux alerter la représentation nationale, comme je l'avais fait lors de la discussion de la loi du 26 mars 2018 relative à l'organisation des Jeux, sur le risque que représentent les voies de circulation réservées aux véhicules accrédités. Paris ne doit pas se transformer en un bunker impénétrable ; Paris ne doit pas courir le risque de l'asphyxie. La capitale doit au contraire rester accessible à celles et ceux – et je pense ici à bon nombre d'habitants de l'Oise – qui continueront de s'y rendre en voiture pour travailler.