L'ANS, qui comptera à terme une soixantaine d'agents, devra, nous dit-on, se concentrer sur deux cibles : du côté de la haute performance, un objectif de quatre-vingts médailles aux Jeux olympiques de 2024 à Paris ; du côté du développement des pratiques, 3 millions de pratiquants supplémentaires, également à l'horizon 2024. Malgré les louables intentions du texte, l'Agence n'a-t-elle d'autre but que de devenir un vulgaire catalyseur de performances ? Nous pensons, tout au contraire, que la politique sportive doit contenir en son sein tout ce que le sport a de plus noble à offrir.
Le sport est aussi, rappelons-le, un incroyable vecteur de mixité sociale et un moyen d'éducation décisif fondé sur des valeurs essentielles, parmi lesquelles le dépassement de soi, le goût de l'effort et le partage. J'appelle donc le Gouvernement à ne pas oublier ce versant, tout aussi important, du sport français. Et si vous envisagez, dans les semaines ou les mois à venir, un grand texte pour réformer et développer la pratique sportive, pourquoi ne nous soumettre aujourd'hui que le premier étage de cette fusée législative ? Ne confondez pas vitesse et précipitation.
Ce texte a le mérite d'ouvrir le débat au Parlement sur l'avenir du sport en France ; mais, avant d'envisager de donner à cette nouvelle agence les moyens de fonctionner, rassurez la représentation nationale sur les intentions réelles du Gouvernement. Laura Flessel, qui vous a précédée à ce ministère, avait d'ailleurs à coeur de maintenir le dialogue et d'oeuvrer à la recherche d'un consensus.