Sommes-nous des femmes et des hommes de principe ? C'est la vraie question qui nous est posée, quand nous voyons que le principe de précaution – principe constitutionnel, ce qui doit résonner dans cet hémicycle, règle qui nous engage d'un point de vue éthique et politique, et que la France s'est donnée de manière souveraine pour protéger les citoyens des risques sanitaires – est battu en brèche.
Ce principe s'applique lorsqu'il existe un doute suffisant pour qu'il faille protéger. Protéger est un mot que vous employez souvent. Mais vous qui promettiez de protéger les Français, vous prônez le renoncement, un renoncement volontaire que nous vous jetons à la figure.
Vous refusez de douter. Selon le bon sens populaire, deux précautions valent mieux qu'une. Avec le CETA, vous nous lancez dans une course à une vigilance de tous les instants. Vous condamnez les Français à un qui-vive permanent, sachant que le steak le plus douteux finira immanquablement dans l'assiette des plus modestes.
Selon nous, la sécurité sanitaire ne se construit pas sur une carambouille, une escroquerie qui consiste à vendre à nos concitoyens un accord appartenant à d'autres – à ceux qui jugent qu'il faut toujours prendre un risque pour peu qu'on puisse en tirer profit.