J'ai fait un rêve, le rêve qu'il puisse y avoir sur cette planète des échanges entre les peuples et les nations. J'ai fait le rêve qu'il puisse y avoir des coopérations. J'ai fait le rêve que l'on puisse acheter ailleurs et échanger, mais que l'on se pose chaque fois la question des conséquences pour les populations concernées et pour la planète.
J'ai fait ce rêve, mais je découvre aujourd'hui, et j'en suis atterré, qu'au lieu de créer une nouvelle société et un nouveau monde, vous vous appuyez sur une théorie économique qui date du début du XIXe siècle. Élaborée par David Ricardo, qui a travaillé sur les avantages comparatifs, elle consiste à acheter là où le prix est le plus faible, quelles qu'en soient les conséquences. Voilà ce que vous défendez ! Or cette théorie économique est complètement dépassée.
La réflexion sur le CETA a été initiée dix-sept ans après le sommet de la Terre de Rio de Janeiro et un an après le Grenelle de l'environnement, qui avait marqué le début d'une prise de conscience. Dix ans ont passé, dix ans de travail, est-il prétendu, pour obtenir cet accord. En définitive, celui-ci ne tient aucun compte des grands enjeux d'aujourd'hui.
Je lance un appel aux députés de la majorité : vous ne pouvez pas vous accrocher à une théorie économique qui bousille les individus, qui bousille la planète, une théorie d'un autre temps, complètement dépassée. Mettez-vous une chose dans la tête : les produits de l'agriculture, les denrées alimentaires ne sont pas des marchandises comme les autres, susceptibles de servir de monnaie d'échange comme le sont les produits manufacturés !