Intervention de Laetitia Namur

Réunion du lundi 6 mai 2019 à 11h00
Commission d'enquête sur l'inclusion des élèves handicapés dans l'école et l'université de la république, quatorze ans après la loi du 11 février

Laetitia Namur, responsable adjointe du pôle Évaluation et accompagnement :

Je peux vous faire part d'un retour national. Nous avons eu des retours très positifs de nos collègues d'académies où ont été mis en place les tout premiers PIAL, il y a plus d'un an. Le dispositif offre une grande souplesse. Il permet enfin de mettre en oeuvre le décret sur les aides humaines et les aides mutualisées telles qu'elles avaient été initialement imaginées.

L'intérêt principal est que les acteurs de terrain s'occupent du besoin de l'élève et organisent leur emploi du temps en fonction de ses besoins, lesquels peuvent varier en cours d'année. Par exemple, un jeune déficient visuel qui change d'établissement scolaire peut être accompagné pour tous ses déplacements jusqu'à la Toussaint, puis avoir un accompagnement réduit. Un jeune myopathe qui a besoin d'être accompagné aux toilettes n'a pas toujours envie d'avoir un AVS derrière lui quand il est en classe.

Au lieu de directeurs d'école, principaux de collège ou proviseurs ayant un élève handicapé et 15 heures d'AVS, on a un élève en situation de handicap et un personnel dont on organise l'emploi du temps. Cela fonctionne très bien pour les grosses structures scolaires, en particulier les lycées et les collèges. Des associations du premier et second degrés ont participé aux expérimentations. Les collègues au niveau national disent que ça fonctionne plutôt bien. Il faut compter un personnel à temps plein pour trois élèves, avec des durées d'accompagnement variables en fonction des besoins. On peut notamment permettre aux élèves de s'entraîner très en amont pour le passage des examens. Si l'on ne s'est jamais entraîné à avoir un tiers-temps, à dicter à un scripteur, c'est très compliqué. On évite la dictée vocale informatique pour un examen parce que le stress altère la voix, mais dicter à un humain n'est pas si facile.

L'utilisation de l'aide humaine mutualisée dans le cadre des PIAL offre cette souplesse et surtout un autre regard. On ne dit plus : c'est un élève handicapé, donc il a droit à une compensation, mais : c'est un élève handicapé, quels sont ses besoins et comment permettre dans mon établissement scolaire l'accessibilité offerte à tous les enfants ? Cela nécessite beaucoup d'explications auprès des familles et des enseignants mais cela semble être une bonne réponse.

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