Il y a une histoire depuis pas mal de temps.
Elle poursuit : « L'année dernière, il y a eu un projet inclusif pour deux enfants et cette année, huit enfants sont dans cette unité. Ils sont inclus dans l'école uniquement le matin. Nos élèves ordinaires entrent en classe à 8 h 30, mais ces enfants arrivent vers 9 heures, pour éviter qu'ils se lèvent trop tôt et compte tenu du temps de transport en taxi, car ils sont très fatigables. De 9 heures à midi, ils sont dans notre école les quatre matinées. Pour deux de ces huit élèves, les quatre matinées ont été réduites de moitié car ils sont trop fatigables. En revanche, pour un élève, il y a eu une augmentation du nombre de matinées, mais on constate d'ores et déjà, après un mois, que l'investissement n'est pas le même et qu'une fatigue s'installe. Il faut veiller à respecter le rythme des élèves et à faire évoluer les projets au fil de l'année, selon les besoins des élèves. C'est à l'école de s'adapter et non aux élèves de s'adapter à l'école. » Je souligne cette phrase.
« L'inclusion ne doit pas gommer leur différence ou leurs besoins éducatifs particuliers. Les élèves sont très fatigables, même si des temps de pause sont prévus dans l'emploi du temps. Les inclusions quotidiennes, c'est à la récréation qu'elles se font de prime abord, dans ce temps-là où les enfants sont ensemble. C'est un temps qui a nécessité beaucoup de préparation en amont et en aval pour décoder certains comportements des élèves que nos élèves ne comprenaient pas. Les élèves de l'IME ne saisissaient parfois pas l'ironie ou des comportements des élèves normaux, par exemple, apprendre à jouer, apprendre à s'adresser à l'autre, à demander de jouer avec. Les élèves de l'école ont très bien accueilli les élèves de l'IME. Ils jouent ensemble à la récréation. Certaines élèves de l'école viennent nous voir quand ils sont en difficulté de communication avec un élève. Aujourd'hui, quand un élève est absent, les élèves de l'école viennent nous voir pour demander où il est. Il y a donc un réel intérêt partagé entre les enfants de l'UEE et les enfants de l'école. Les élèves de l'UEE sont des élèves de l'école à part entière. Ils sont acceptés avec leur différence. Nos élèves nouent également des liens avec les élèves de l'école. Par exemple, un élève est amoureux d'une autre élève, un autre a été invité à une fête d'anniversaire par un élève d'une classe ordinaire. Ils se retrouvent également au centre de loisirs de la commune. Cela crée un mélange d'enfants différents.
« Après les inclusions hebdomadaires, qui sont dans des temps scolaires, il y a une inclusion par l'éducation musicale. Il y a aussi des inclusions par la piscine et bientôt, s'ils répondent favorablement aux tests, par la voile. Les inclusions se font toujours avec une éducatrice. Du point de vue des familles, et j'assiste à certaines ESS lorsque je le peux, certaines nous demandent des dérogations pour que leur enfant reste à l'UEE l'année prochaine, malgré la limite d'âge.
« L'année prochaine, il sera possible pour certains élèves de prendre les repas à l'école, pour suivre dans la mesure du possible les inclusions piscine, tenter des inclusions pour des activités plus scolaires du type lectures ou maths, peut-être avec dix élèves l'année prochaine. La réflexion est en cours au sein de l'IME. »
Elle évoque les points d'amélioration. Elle trouve limitante l'inclusion d'un enfant dans sa classe d'âge. Un enfant de 11 ans qui rencontre des difficultés peut aller dans une classe avec âge « + 1 » ou « – 1 », mais âge « – 2 » ou âge « – 3 », pour un enfant de 11 ans qui rencontre des difficultés pour apprendre, pour l'instant ce n'est pas permis.