Intervention de Didier Detalminil

Réunion du lundi 6 mai 2019 à 16h15
Commission d'enquête sur l'inclusion des élèves handicapés dans l'école et l'université de la république, quatorze ans après la loi du 11 février

Didier Detalminil, président de l'Association départementale des pupilles de l'enseignement public (ADPEP) :

Merci de nous accueillir pour ce temps de réflexion. Je m'exprimerai au nom des pupilles de l'enseignement public de la Seine-Maritime.

Implantés dans le secteur médico-social depuis de nombreuses années, nous gérons une bonne dizaine d'établissements et services médico-sociaux dans le département, ainsi que l'institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (ITEP) de l'Éclaircie et deux CMPP.

Au moins pour nos établissements, nous sommes engagés depuis longtemps dans la démarche dite auparavant d'intégration et aujourd'hui d'inclusion, même si conceptuellement, cela ne recouvre pas tout à fait la même chose. Nous sommes en parfait accord avec la politique de la secrétaire d'État visant à s'orienter vers l'inclusion. Cela figure dans notre projet fédéral et dans notre projet associatif départemental.

Certains de nos établissements ont peu d'enfants en internat. Scolarisés dans des classes externalisées, ils rentrent chez eux le soir. On voit de moins en moins ces parcours où l'enfant entrait en IME à 6 ans et en ressortait à 18 ou 20 ans, sans jamais avoir été scolarisé ailleurs. Le paysage a radicalement changé.

Certaines difficultés que nous rencontrons ont déjà été évoquées. Nous travaillons beaucoup avec l'Éducation nationale, soit parce que des postes d'enseignants sont mis dans nos établissements, soit parce que nous avons des classes externalisées.

Il y a clairement un problème de formation. En tant qu'ancien enseignant spécialisé et comme inspecteur d'académie honoraire, je crois connaître le champ de l'école élémentaire et maternelle. Les enseignants sont de bonne volonté mais l'accueil d'un enfant handicapé se heurte à de réelles difficultés et nécessite un accompagnement. Nos professionnels ont de l'expertise et nous pourrions nous associer avec l'Éducation nationale pour contribuer à la formation des enseignants. Nous essayons d'y participer au travers des ESP, mais c'est relativement difficile.

Notre collègue l'a évoqué tout à l'heure, je déplore vivement la décision du directeur académique des services de l'Éducation nationale (DASEN) du département de supprimer dans les trois ans les cinq postes de directeurs de l'Éducation nationale qui sont à la tête de nos établissements, au motif que leur tâche n'est pas de faire de la gestion mais de la pédagogie, même si le diplôme dont ils sont détenteurs les forme à ces missions. Je ne le mets pas en cause personnellement, je peux comprendre qu'il soit confronté à des difficultés de gestion, mais j'ai alerté les sénatrices, les sénateurs, les députées et les députés du département et tous les maires des communes où sont implantés nos établissements.

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