La présidente est très optimiste quand elle vous dit que lorsque le ministre ne vous écoute pas, cela vous force à être encore meilleurs. Peut-être donc allez-vous devenir excellents, dans ces conditions !
Plus sérieusement, j'entends la colère et je la partage. J'entends l'exaspération et je la partage. Je mesure le travail que vous avez effectué, avec l'ambition que soit élaboré un véritable statut pour ce métier essentiel au sein de la communauté éducative. Et, là encore, je la partage. En même temps, cette proposition arrive au moment où est envisagée une réforme de la fonction publique, et je constate que ce positionnement n'est pas révolutionnaire. Il est même contre-révolutionnaire, d'une certaine manière ! Mais je mesure le travail que cela impliquait d'élaborer toutes ces propositions qui embrassent tout le champ qui nous intéresse. Et je souhaite que le rapport de la commission d'enquête ne parte pas à la corbeille. Vous avez rappelé les étapes qui ont justifié le déclenchement de la commission d'enquête, notamment les propositions de lois Bouillon et Pradié. Si l'on ne veut pas que le rapport aille à la corbeille, il nous faut fixer des paliers, notamment sur l'urgence. À cet égard, j'aimerais vous entendre plus en détail sur ces paliers d'urgence : formation, temps de travail, salaires.
Par ailleurs, je n'arrive pas à me faire une opinion sur l'intervention des AESH sur les temps saucissonnés de l'enfant en situation de handicap : temps scolaire, temps périscolaire, temps du midi et même temps de sortie, à dimension pédagogique ou non. J'ai bien compris que ce n'était pas le seul espace pour donner un temps de travail effectif et, au bout du compte, un statut plein et entier aux AESH. Mais, quand on dit qu'il est important de respecter la relation intuitu personae entre l'AESH et l'enfant, ce que les PIAL peuvent bousculer – nous avons des avis différents, au sein de la commission, et c'est ce qui en fait la richesse –, comment répondre à cette question pour les enfants ? Des familles ont témoigné que selon le handicap de leur enfant, elles doivent faire une croix sur les sorties scolaires ou sur le temps du midi. Comment embrassez-vous cette question et comment pouvez-vous nous aider à y répondre ?