Intervention de Sébastien Monié

Réunion du mardi 7 mai 2019 à 17h30
Commission d'enquête sur l'inclusion des élèves handicapés dans l'école et l'université de la république, quatorze ans après la loi du 11 février

Sébastien Monié, membre du Collectif AESH en action :

Pour utiliser une métaphore, la MDPH est le médecin qui fait une prescription et le rectorat est le pharmacien qui délivre le médicament. Il est vrai que connaître les stocks de la pharmacie risque effectivement d'influencer – de manière bénéfique ou pas, comme tel est tel déjà le cas.

Faire un pré-diagnostic revient à faire de l'automédication. Si l'on permet à des équipes éducatives de devenir le pré-prescripteur et d'établir un pré-diagnostic, c'est comme l'automédication : tout bon médecin vous le dira, ce n'est pas une bonne chose et cela peut provoquer très rapidement de nombreux problèmes.

J'en viens au périscolaire. Nous avons sondé nos collègues AESH du groupe Facebook il y a quelques mois, en leur demandant s'ils accepteraient de faire du péri- et de l'extrascolaire pour compléter leur salaire : 92,4 % des sondés ont déclaré y être opposés. Parmi eux, 45,8 % étaient prêts à étudier sous quelles conditions. Le périscolaire entre midi et 14 heures, par exemple, pour un accompagnement en cantine, pose beaucoup moins problème. En revanche, 46,6 % considèrent qu'il est hors de question pour eux de faire du périscolaire car ce n'est pas leur métier. Enfin, 6,25 % des sondés ont répondu favorablement et 1,32 % des réponses équivalaient à des bulletins nuls ou blancs.

Le périscolaire pose donc problème au terrain. Pour autant, comme je le rappelais dans mon introduction, nous ne sommes pas en concurrence avec les enfants, et il ne faut surtout pas oublier que l'enfant est en situation de handicap pendant qu'il est élève mais aussi une fois que la sonnerie a retenti. Il peut donc avoir d'autres besoins de compensation. Mais tous les élèves qui en situation scolaire de handicap ne le sont pas nécessairement en périscolaire. Une immense majorité des enfants ne l'est pas, d'ailleurs. Ceux qui souffrent de troubles particuliers, notamment autistiques ou trisomiques, donc qui rencontrent des difficultés dans les relations sociales, comme ceux qui souffrent d'un handicap moteur, ont évidemment besoin que l'on reste près d'eux dans cette période. En revanche, un enfant dyslexique n'a pas besoin de nous durant la récréation ou le périscolaire.

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