Nous sommes évidemment en contact avec les personnels accompagnants dans les écoles. La FCPE estime que la précarité de leur statut n'est pas propice à l'investissement humain et affectif qui fonde leur mission au quotidien. La faiblesse de leur rémunération et de leur formation nuit également au bon déroulement de leur travail.
Ces personnels accompagnants sont essentiellement des femmes, ce qui doit nous conduire à nous interroger sur la façon dont on considère le handicap en France. On parle souvent des « infirmières scolaires » et rarement des « infirmiers scolaires ». L'institution devrait réfléchir aux dénominations qu'elle utilise pour ce type de métiers, car il s'agit bien de métiers à part entière, qui impliquent la reconnaissance d'un savoir-faire, d'une expérience et un lien spécifique avec la formation, pour tenir compte des avancées de la recherche et de la science.
La FCPE a présidé à différentes rencontres avec les personnels accompagnants, souvent à l'initiative des syndicats qui les représentent. Ces femmes, puisque ce sont généralement des femmes, demandent la reconnaissance de leur statut, de leur métier et de leur rôle auprès des enfants.
Quant à la formation des enseignants, elle ne préoccupe pas seulement les parents d'enfants handicapés, mais tous ceux qui s'intéressent au handicap et qui considèrent comme une richesse pour leur enfant de rencontrer sur les bancs de l'école des enfants différents. Nous avons la prétention de croire que les fédérations de parents contribuent à changer le regard sur le handicap.
L'objectif, en formant les enseignants, n'est pas de former des experts dans l'accompagnement des enfants autistes ou dyslexiques. Il est simplement normal qu'ils sachent accompagner les élèves porteurs de handicap au même titre que les autres enfants. Nous devons en finir avec l'idée selon laquelle un enfant handicapé est source de problème dans une classe, parce qu'il demanderait une attention particulière et détournerait le professeur de son travail avec les autres élèves. Certains parents n'hésitent pas à affirmer que la présence d'un enfant handicapé dans une classe fait baisser le niveau des autres élèves !
Les parents d'enfants en situation de handicap sont confrontés à de nombreuses questions. Notre rôle est de leur proposer des modules de formation et des réunions d'information au sein de l'école, par exemple sur la dyslexie. La FCPE organise aussi des cafés parents et des conférences, et distribue des documents d'information. Nous voulons aider les parents à accepter le handicap à l'école et montrer qu'il ne se traite pas uniquement par une approche médicalisée.
La médicalisation de l'échec scolaire est généralisée dans notre pays. Quand leur enfant rencontre des difficultés à l'école, de nombreux parents consultent un médecin ou un psychologue pour obtenir un certificat médical. Ils trouvent un soulagement à expliquer les mauvais résultats de leur enfant par une dyslexie, une dyspraxie ou un trouble autistique. Tout parent se sent responsable de l'échec de son enfant. Le travail de coéducation évoqué par Isabelle Pinatel est dès lors central. Un handicap scolaire ne doit pas empêcher un enfant de s'intégrer dans une classe.
Dans certains territoires, les parents d'élèves de la FCPE sont invités à participer aux stages de formation des enseignants dans les écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE). Néanmoins, dans la grande majorité des ESPE, les parents n'y sont pas associés. Le système, du coup, est bancal. Bien qu'elle soit prévue par la loi, la coéducation peine à exister dans les écoles et les établissements de l'éducation nationale, car elle n'a aucune existence dans la formation des enseignants.
Comment aider les enseignants et les parents à travailler ensemble ? Voilà la question la plus importante. La FCPE considère que lorsque les parents sont associés à la vie de l'école, grâce au travail des fédérations notamment, alors tout est plus simple.
Plus les enseignants sont formés, plus les parents sont associés au projet éducatif de l'école, plus les fédérations et les associations sont impliquées dans l'accompagnement des enfants porteurs de handicap, plus ces élèves sont épanouis, parce qu'ils sentent autour d'eux un climat de bienveillance. Le handicap n'est plus alors une préoccupation ou une charge mentale ; il caractérise simplement des élèves aux besoins particuliers, qui nécessitent davantage de moyens que les autres pour avoir une scolarité harmonieuse. L'objectif de l'école est de rendre les enfants heureux, pas forcément d'en faire des élèves excellents. Mais sur ce point, la position de la FCPE est connue.