Intervention de Geneviève Mannarino

Réunion du mardi 4 juin 2019 à 16h35
Commission d'enquête sur l'inclusion des élèves handicapés dans l'école et l'université de la république, quatorze ans après la loi du 11 février

Geneviève Mannarino :

Je laisserai M. Rapinat répondre sur la PMI avec des chiffres. Nous pourrons aussi vous en transmettre.

Il me semble que les cafés philo, ça peut être aussi sympa car ils offrent des ouvertures !

J'ai été enseignante pendant vingt ans et je me suis toujours posé la question de la formation des enseignants, comme je m'interroge sur celle des éducateurs et des assistants sociaux que je trouve parfois insuffisamment en prise avec le terrain. Nous savons transmettre le savoir-faire et la connaissance, mais le savoir être avec des élèves en situation de handicap est beaucoup plus complexe. Il existe une vraie lacune.

Dans cette salle, quelqu'un se souviendra d'un entretien avec un directeur académique dont je tairai le nom, avec lequel nous avions échangé sur la nécessité d'augmenter le nombre d'enseignants référents à la MDPH. Il nous avait été répondu : « Si je vous mets des enseignants référents en plus, je ferme des classes ». Je ne porte pas de jugement, mais on ne pas peut apporter cette réponse lorsque l'on évoque l'inclusion scolaire. J'ai plutôt confiance dans le fait que cette situation évoluera, mais sur le terrain, à l'Éducation nationale, la communauté éducative manque de moyens, mais également d'un accompagnement pour un changement vers une culture inclusive – vous allez encore dire que je suis philosophe… Actuellement, les directeurs d'école considèrent que l'inclusion est trop compliquée.

L'Éducation nationale a un rôle à jouer, tout comme l'ADF, mais il faut aller la « chercher ». Le ministre Jean-Michel Blanquer tient les mêmes propos. Il va falloir former les enseignants, mais quid de cette formation ? Il faut qu'elle soit en immersion sur le terrain et je pense qu'elle le sera. Il en est de même pour les AESH et toute la communauté éducative. Cela pourrait passer par un stage de six mois dans une école.

Pour ce qui concerne la sous-densité médicale, certains départements, comme le Nord, n'apparaissent pas du tout attractifs. La rémunération des médecins en PMI est un frein. Comment une communauté sanitaire et médico-sociale doit-elle s'organiser – il le faut, pourtant – et qui en prendra la gouvernance ? L'ARS a un rôle à jouer aux côtés des départements.

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