Commençons par l'essentiel : vive la culture européenne ! vive la civilisation européenne ! Avant de parler d'argent, de budget ou de boutique, il faut le dire et le redire : notre pays, notre France ne sera grande que dans une Europe grande et forte. N'en déplaise à M. Darmanin – qui, samedi, dans l'hémicycle, alors que j'intervenais sur les avantages fiscaux réservés à la presse en ligne, insinuait que je devais forcément être anti-européenne – , j'aime l'Europe, j'aime nos traditions, nos racines européennes, et je veux m'employer à construire une Europe vivante et charnelle. Bien sûr, il nous faut imaginer une Europe moins froide, moins technocratique, moins bureaucratique, moins tatillonne, moins arrogante aussi. Bien sûr, la construction européenne connaît son lot de ratés et d'insuffisances. Mais cessons d'en faire le bouc émissaire de nos propres échecs et prenons nos responsabilités !
Depuis quelques années, notre contribution au budget européen est en constante augmentation. En ces heures difficiles pour les comptes de notre nation, il ne me semble pas raisonnable d'alourdir encore la facture que nous présente Bruxelles. Soyons extrêmement vigilants sur l'utilisation des fonds européens ! Surtout, exigeons que l'Europe s'applique la même rigueur que celle que nous demandons à nos propres institutions ! L'Europe mérite mieux que ces comptes d'apothicaire. Elle est une exception ; on la copie, on l'admire, on l'envie. Alors aidons-la à grandir !
Quand l'Europe rime avec la paix, quand la jeunesse européenne étudie à Florence ou rêve sur les bords du Danube, je suis européenne. Quand les enfants de Manchester sont massacrés, quand des femmes sont violées à Cologne, j'ai le coeur brisé et je suis européenne. Il n'y a pas à choisir entre la France et l'Europe, à condition qu'elle soit une véritable Europe et non pas une Europe allemande ; …