Intervention de Pierre-Henri Dumont

Séance en hémicycle du lundi 23 octobre 2017 à 16h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Article 27 et débat sur le prélèvement européen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Henri Dumont :

Nous avons entendu beaucoup, beaucoup de chiffres. Bien évidemment, nous faisons partie des contributeurs nets – nous arrivons au troisième rang – , avec un delta d'environ 6 milliards d'euros, mais il faut, je pense, aller au-delà de ces simples chiffres et voir la réalité des choses.

Si l'on veut un marché commun, il faut des niveaux à peu près standardisés dans l'Union européenne. C'est ce delta de 6 milliards d'euros qui permettra demain à nos voisins d'Europe de l'Est d'accomplir le rattrapage opéré ces dernières années par nos voisins d'Europe de l'Ouest comme l'Espagne, le Portugal ou l'Irlande, et ainsi de faire un peu avancer l'harmonisation. Cette péréquation européenne, nous la vivons au demeurant en France, entre des territoires riches et d'autres qui le sont beaucoup moins, et, de mémoire, nous ne nous en plaignons pas.

Le prélèvement est en forte hausse, de 1,5 milliard d'euros, mais cette augmentation peut être compensée. Par exemple, la France pourrait faire un peu plus appel aux agences européennes, comme FRONTEX : on pourrait ainsi recourir à des vols FRONTEX pour expulser des migrants illégaux, au lieu d'utiliser les lignes de crédit du ministère de l'intérieur.

La contribution de l'Union européenne à la France peut également insuffler une vraie dynamique sur les territoires. Je pense au mien : dans le Nord-Pas-de-Calais, le canal Seine-Nord Europe et Calais Port 2015 sont des grands projets d'infrastructures qui sont financés par l'Union européenne et n'auraient pas pu l'être par l'État seul. Au-delà de la PAC, il existe aussi des projets plus locaux, comme Nature en ville.

Enfin, je m'interroge sur la question de l'ouverture de la route des Balkans. Nos populistes nous disent qu'il faut cesser toute négociation avec la Turquie. Oui, il faut empêcher la Turquie d'intégrer l'Union européenne parce qu'elle ne fait pas partie de l'Europe. En revanche, dénoncer les négociations avec la Turquie aura un effet bien simple : la réouverture de la route des Balkans, par laquelle passaient 900 000 migrants avant l'accord avec la Turquie, et par laquelle moins de 30 000 sont passés en 2017.

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