Le gouvernement français a dévoilé le 31 mai dernier son projet de rapprochement entre Naval group et le chantier naval italien Fincantieri. Ce projet, appelé Poseidon et présenté comme l'« Airbus de la construction navale », est censé remédier à la fragmentation de l'offre européenne de construction navale et permettre de réduire les coûts en jouant sur des économies d'échelle. Concrètement, il est prévu de transférer à une structure commune l'élaboration et la maîtrise d'oeuvre de programmes binationaux, parmi lesquels on évoque la refonte dès 2019 des frégates Horizon, ainsi que l'essentiel des projets de recherche et développement, comme la pile combustible à hydrogène ou encore la conception « 100 % numérique » des navires. Bref, il ne s'agit pas d'activités périphériques, mais du coeur stratégique de l'activité.
J'y vois pour ma part un bradage de nos intérêts stratégiques industriels aussi inquiétant qu'injustifié. Rien ne justifiait à mes yeux un tel abandon de souveraineté. Ne pensez-vous pas, amiral, que cette partie de Monopoly pourrait fragiliser la marine nationale, et que le recours annoncé à davantage d'équipements sur étagères n'est pas de nature à répondre aux besoins de la marine ?